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1000 produits à prix bloqués: pourquoi Leclerc propose finalement son "trimestre anti-inflation"

E. Leclerc annonce le blocage de près de 1000 prix durant trois mois.

E. Leclerc annonce le blocage de près de 1000 prix durant trois mois. - AFP

Après avoir vilipendé le "trimestre anti-inflation", E.Leclerc va lancer sa propre opération commerciale concurrente. Lancées depuis mi-mars dans l'ensemble de la distribution, ces offres commerciales rencontrent un grand succès auprès des clients.

Un "trimestre anti-inflation" qui ne dit pas son nom. C'est ce que propose l'enseigne E.Leclerc à ses clients jusqu'à fin juin. A partir de ce lundi 3 avril et jusqu'au vendredi 30 juin, les prix de 979 produits de la marque premier prix Eco+ seront bloqués à leur niveau du 1er avril.

Une sélection très vaste dans laquelle on retrouve des produits alimentaires (frais, épicerie, boissons…) mais aussi d'hygiène, d'entretien de la maison, du jardin ou de la voiture, de papeterie ou encore d'animalerie.

"Avec un deuxième trimestre qui fait l'objet de prévisions encore pessimistes, nous avons décidé d'être très offensifs et de proposer du "E.Leclerc" encore moins cher, exlique Michel-Edouard Leclerc. Comment? En absorbant nous-même les hausses de prix qu'on nous impose plutôt qu'en les répercutant à nos clients. Et c'est loin d'être anecdotique car la marque Eco+ couvre l'ensemble des besoins d'une famille grâce à presque 1000 produits très diversifiés."

"Pas besoin d'un panier anti-inflation"

Aucune marque donc dans le dispositif E.Leclerc qui cible une clientèle qui éprouve le plus de difficulté de pouvoir d'achat.

"Eco+, rappelle E.Leclerc dans un communiqué, a en effet attiré 600.000 nouveaux clients en 2022 et connu une croissance supérieure à 30 % début 2023."

Une opération commerciale qui ressemble à s'y méprendre à celle lancée par les enseignes concurrentes sous l'égide du gouvernement et à laquelle le leader français de la distribution affirmait ne pas vouloir participer.

"Ce sont des opérations de communication qui nourrissent la confiance des clients sur le fait qu'on est moins cher sur un panel plus large d'articles. Donc Leclerc n'a pas besoin d'un panier anti-inflation", affirmait-il sur BFMTV il y a moins d'un mois.

Il semblerait finalement que E.Leclerc en ait finalement un peu besoin. Si le groupement est le grand vainqueur du retour de l'inflation avec des gains records de parts de marché depuis 18 mois, sa stratégie du cavalier seul pouvait lui jouer des tours.

Car dans toutes les autres enseignes qui proposent le trimestre anti-inflation, les premiers retours sont plutôt bons.

Chez Intermarché, par exemple, qui propose 500 produits avec une réduction moyenne de 7%, on constate une progression de 25% des ventes de ces références.

"Nos clients se ruent sur ces produits accessibles, assure Thierry Cotillard sur BFMTV. 70% de nos clients, qui ont la carte, achètent des produits de cette sélection et sur 10 produits achetés, deux sont des produits "trimestre anti-inflation".

D'autres enseignes font état de retours favorables pour ce dispositif sans toutefois donner de chiffres.

Compter sur sa seule bonne image-prix en cette période était peut-être un peu périlleux. C'est d'ailleurs ce qu'a aussi estimé Lidl qui a lancé seulement la semaine dernière son opération anti-inflation. Chaque semaine, le discounteur proposera une sélection différente de 25 produits différents à -15%. Mais Lidl, à la différence de E.Leclerc, appose sur sa sélection le logo "trimestre anti-inflation".

Frédéric Bianchi
https://twitter.com/FredericBianchi Frédéric Bianchi Journaliste BFM Éco