200.000 logements sociaux, rénovation énergétique: ces mesures du NFP qui séduisent le bâtiment
Le bâtiment voit l'avenir en gris. Avec la baisse des constructions, 25.000 emplois ont déjà été détruits au premier trimestre 2024. La Fédération française du bâtiment (FFB) anticipe même la destruction de 150.000 emplois entre 2022 et 2025.
"Un gouvernement volontaire pourrait toutefois éviter cela, sous réserve d’agir vite", a déclaré le président de la FFB Olivier Salleron, lors d'une conférence de presse mercredi 10 juillet. Il a d'ailleurs reconnu la prise en compte de la crise du logement par les différentes forces politiques lors de la campagne des élections législatives.
Le représentant de la filière a même salué un certain nombre de propositions figurant dans le programme du Nouveau Front populaire, arrivé en tête aux élections législatives, comme la construction de 200.000 logements sociaux.
"Évidemment, c'est positif, si ça se fait, on sera prêts, actuellement on licencie donc on va trouver la main d'œuvre", assure Olivier Salleron.
Une fibre écologiste au gouvernement?
Le président de la FFB a également regretté les allers-retours de l'exécutif en place sur MaPrimeRénov'. Les demandes avaient chuté début 2024 avec le recentrage du dispositif sur les rénovations énergétiques lourdes. Une réforme du dispositif sur lequel le gouvernement était finalement revenu au cours du printemps pour le reporter au 1er janvier 2025.
Sur ce sujet, le secteur demande de maintenir l'aide à la rénovation énergétique, au moins pour les deux ou trois prochaines années.
"Peut-être que de nouvelles personnes au gouvernement, qui ont un peu plus la fibre écologique, pourraient permettre d'accélérer sur le sujet", anticipe Olivier Salleron.
Pas question toutefois d'aller vers la décroissance, tient-il à préciser.
Attention à ne pas ne "tuer l'économie française"
La FFB cite également le rétablissement du prêt à taux zéro universel pour les primo-accédants, qui figure dans le programme du Nouveau Front populaire. En revanche, d'autres mesures de l'alliance de gauche ne sont pas vues d'un bon oeil.
"Les mesures sectorielles, c'est excellent. Mais si on tue l'économie française en général par des mesures extrêmes, (...) attention de ne pas aller trop loin", a déclaré Olivier Salleron, citant la proposition du NFP d'augmenter le Smic à 1.600 euros.
"Regardons l'économie. S'ils veulent mettre ces mesures en place, attendons que l'économie reparte, et qu'il y ait de la marge et qu'il y ait effectivement de la redistribution possible."
Finalement, quel que soit le gouvernement en place, et même en l'absence de majorité, Olivier Salleron estime que plusieurs mesures peuvent être prises sans attendre: "Sans passer par un projet de loi de finances (qui doit être voté à l'Assemblée), on a des sujets réglementaires sur lesquels on peut agir."
Il cite notamment l'assouplissement sur les conditions du HCFS sur l'accès au crédit immobilier et la réforme du dispositif REP, qui prévoit que ceux qui produisent les déchets prennent en charge financièrement leur traitement et leur valorisation.