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Apple Pay: pourquoi le paiement mobile sur iPhone pourrait devenir plus compliqué

L'Union européenne va forcer Apple à ouvrir le système de paiement mobile à d'autres acteurs sur iPhone, pour encourager la concurrence. Mais pour l'utilisateur, ce n'est pas forcément une bonne nouvelle.

Les utilisateurs d'iPhone pourront-ils toujours conserver toutes leurs cartes bancaires et/ou de fidélité au même endroit? Rien n'est moins sûr. Comme prévu depuis plusieurs mois, l'Union européenne a approuvé jeudi les changements proposés par Apple pour ouvrir en Europe ses iPhone à de potentiels services de paiement mobile sans contact rivalisant avec son système Apple Pay.

"Désormais, les concurrents pourront concurrencer efficacement Apple Pay pour les paiements mobiles sur l'iPhone. Les consommateurs auront le choix entre un plus grand nombre de portefeuilles numériques sûrs et innovants", s'est félicitée la Commissaire à la Concurrence, Margrethe Vestager.

Ces changements ont été imposés à la suite d'une enquête ouverte par l'UE en 2020 sur des pratiques anticoncurentielles d'Apple concernant Apple Pay, disponible en France depuis 2016.

Risque de fragmentation

Concrètement, Apple s'est engagé pour dix ans à ouvrir la technologie NFC de l'iPhone à des tiers. Pour rappel, cette technologie permet d'effectuer des paiements sans contact, en approchant son mobile (ou sa carte bancaire) d'un terminal de paiement.

Jusque-là, les banques compatibles devaient accepter d'intégrer les cartes bancaires de leurs clients à Apple Pay, l'outil de paiement mobile créé par Apple pour ses iPhone ou Apple Watch. Résultat: la quasi intégralité d'entre elles sont aujourd'hui compatibles. Désormais, et dans le but d'encourager la concurrence, n'importe quelle entreprise - et donc les banques - pourront créer leur propre application rivale d'Apple Pay.

Si cette évolution peut sembler bénéfique en termes de lutte contre les abus de position dominante, elle pourrait aussi s'avérer contraignante pour les utilisateurs, dont les banques souhaiteraient éventuellement se retirer d'Apple Pay pour créer leur propre outil. Avec à la clef, le risque de ne plus pouvoir accéder à l'ensemble de leurs cartes en utilisant un simple raccourci.

Comme le rappelait le site spécialisé Numerama, les banques pourraient être tentées d'abandonner Apple Pay et de fragmenter les services de paiement mobile pour mettre en avant leurs propres applications, afin de limiter les frais versés à Apple et de collecter davantage de données sur leurs clients.

Apple n'est pas la seule entreprise à devoir modifier ses produits à la demande de l'Union européenne. Toujours dans l'optique de stimuler la concurrence, l'UE a récemment imposé à Google de supprimer Google Maps de ses résultats de recherche. Obligeant de fait les internautes à ouvrir l'application manuellement et à y effectuer une seconde fois leur recherche.

https://twitter.com/GrablyR Raphaël Grably Rédacteur en chef adjoint Tech & Co