Assurance-chômage: l'Unédic estime que la réforme générera jusqu'à 5,4 milliards d'euros d'économies par an
La réforme de l'assurance-chômage prévue par le gouvernement permettrait des économies comprises entre 4 et 5,4 milliards d'euros par an d'ici quatre à cinq ans, a estimé mardi l'Unédic.
Le gouvernement avait affiché en mai un objectif de 3,6 milliards d'économies annuelles. Selon l'Unédic, les économies atteindraient entre 3,2 et 4,4 milliards en 2027.
Avec la réforme "il y a soit du retard dans l'acquisition de droits au chômage, soit l'exclusion de ces droits, donc c'est assez massif", a expliqué le directeur général de l'Unédic Christophe Valentie lors d'une présentation à la presse des prévisions financières de l'Unédic jusqu'en 2027. Le gouvernement prévoit de réduire par décret la durée maximale d'indemnisation pour les chômeurs à 15 mois pour les moins de 57 ans, contre 18 mois actuellement pour les moins de 53 ans.
8 mois sur les 20 derniers mois
Ouvrir des droits sera également plus difficile: il faudra avoir travaillé 8 mois sur les 20 derniers mois, contre 6 mois sur 24 mois actuellement. Sans même tenir compte de la réforme, l'Unédic devrait dégager des excédents croissants jusqu'en 2027, en raison des effets des précédentes réformes de l'assurance chômage.
"L'une des missions de l'Unédic est de fournir des informations aux partenaires sociaux pour les aider à négocier ou à se concerter avec l'Etat", a rappelé le président de l'organisme Jean-Eudes Tesson, alors que la Commission nationale de la négociation collective, de l'emploi et de la formation professionnelle (CNNCEFP) doit se réunir mercredi pour émettre un avis sur le projet de décret du gouvernement, qui a également été soumis au Conseil d'Etat.
Tandis que les règles actuelles d'indemnisation prennent fin au 30 juin, le décret pourrait entrer en vigueur au 1er juillet, même si les nouvelles règles d'indemnisation ne s'appliqueraient qu'à partir du 1er décembre pour des raisons techniques. Le président Emmanuel Macron pourrait préciser au cours de sa conférence de presse mercredi si la réforme de l'assurance chômage, à laquelle les syndicats sont farouchement opposées, sera effectivement mise en oeuvre sans attendre le résultat des élections législatives des 30 juin et 7 juillet.