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Procès

Attentats du 13-Novembre: des complices présumés jugés à partir de mardi en Belgique

Le procès se déroule à l'ancien siège de l'Otan à Bruxelles. (Image d'illustration)

Le procès se déroule à l'ancien siège de l'Otan à Bruxelles. (Image d'illustration) - John Thys

Quatorze complices présumés des commandos du 13-Novembre doivent comparaître à partir de ce mardi devant le tribunal de première instance de Bruxelles. Ils sont soupçonnés d'avoir fourni une aide matérielle ou financière aux terroristes.

La presse belge évoque "le procès des petites mains du terrorisme". A partir de ce mardi, 14 personnes - 13 hommes et une femme - sont jugées à Bruxelles, soupçonnées d'avoir apporté une aide à l'un ou plusieurs membres des commandos terroristes qui ont commis les attentats du 13-Novembre.

Concrètement, ces prévenus sont soupçonnés par la Belgique d'avoir transporté, hébergé ou aidé financièrement certains auteurs des attaques de Paris et Saint-Denis qui ont fait 130 morts et des centaines de blessés. Ces 14 prévenus ont été écartés de la procédure française et n'ont pas été renvoyés devant la cour d'assises spéciale de Paris, qui juge actuellement 20 accusés.

Proches d'Abdeslam et Abaaoud

Pour la plupart, les suspects gravitaient dans l'entourage de Salah Abdeslam, seul membre encore en vie des commandos du 13-Novembre, d'Abdelahamid Abaaoud, le coordinateur des attentats, et des deux frères El Bakraoui, qui ont organisés les attentats parisiens depuis la Belgique et cousins du "cerveau" Oussama Atar qui se sont fait exploser dans le métro et à l'aéroport de Bruxelles le 22 mars 2016.

L'un d'eux, Abid Aberkane, est jugé pour avoir caché Salah Abdeslam au domicile de sa mère, à Molenbeek, les derniers jours précédant l'arrestation du jihadiste français, le 18 mars 2016. Un autre, Youssef El Ajmi, a accompagné deux fois son ami Ibrahim El Bakraoui à l'aéroport à l'été 2015, d'abord à Amsterdam-Schiphol puis un mois plus tard à Paris-Roissy. Selon l'accusation il ne pouvait ignorer qu'El Bakraoui voulait à tout prix rejoindre la Syrie à partir du sol turc, ce que son avocat va contester.

Jusqu'à 15 ans de prison

Dans ce dossier, les prévenus minimisent leur implication. "Il n'était pas marqué sur son front qu'il (El Bakraoui) allait combattre en Syrie, combien de Belges savaient à l'époque que le califat avait été proclamé là-bas?", questionne Me Michel Bouchat.

"Après coup, conduire un copain à l'aéroport est devenu participer à un groupe terroriste, c'était facile de faire des procès d'intention", grince de son côté le défenseur d'El Ajmi.

Au total, onze hommes, dont un est présumé mort, doivent répondre de "participation aux activités d'un groupe terroriste", ce qui peut leur valoir jusqu'au cinq ans de prison.

Un autre suspect, considéré par l'accusation comme "dirigeant" de ce groupe, encourt lui jusqu'à 15 ans ferme. Il s'agit du Belgo-ivoirien Sammy Djedou, jugé par défaut car il serait également mort en Syrie où il comptait parmi les hauts responsables de l'Etat islamique.

Enfin deux des 14 prévenus se voient reprocher des délits connexes: l'un d'eux est jugé pour des infractions aux lois sur les armes et les explosifs, et l'autre, la seule femme du dossier, pour la fourniture de faux papiers aux membres de la cellule à l'origine des attentats de Paris et Bruxelles, qui ont fait 32 morts le 22 mars 2016.

Un jugement fin juin

A ce stade sept personnes se sont constituées parties civiles au procès. Parmi elles figurent les parents et une soeur d'Elif Dogan, une Liégeoise d'origine turque tuée à 27 ans sur la terrasse du bar Le Carillon à Paris le soir du 13 novembre. "Pour ne pas raviver des souvenirs trop douloureux, ils ne comptent pas venir témoigner au tribunal", a dit leur avocate, Me Julie Henkinbrant.

Preuve d'un procès inédit, ce n'est pas au tribunal de Bruxelles que les 14 prévenus seront jugés à partir de ce mardi après-midi mais à l'ancien siège de l'Otan placé sous haute protection policière. Les débats doivent se poursuivre jusqu'au 20 mai. Et le jugement est attendu pour le 30 juin. Quelques jours seulement après le verdict, comme le prévoit désormais le plannig d'audience, de la cour d'assises spéciale de Paris.

https://twitter.com/justinecj Justine Chevalier avec AFP Journaliste police-justice BFMTV