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Australie: des centaines d'arbres illégalement abattus pour dégager la vue des demeures à Sydney

La plage de Balmoral en Australie

La plage de Balmoral en Australie - Wikimedia Commons/Anton Leddin

Depuis plusieurs mois, dans des banlieues chics de Sydney, des centaines d'arbres ont été illégalement abattus ou empoisonnés. Les autorités locales soupçonnent les propriétaires des luxueuses villas qui s'y trouvent de vouloir dégager leur vue, notamment afin de faire augmenter la valeur des propriétés.

"Cela me rend très émotive." Carolyn Corrigan, la maire de la commune de Mosman, dans la banlieue de Sydney, raconte avec émotion, dans un long reportage de la BBC publiée ce dimanche 12 mai, comment un homme a tenté de s'attaquer à neuf figuiers centenaires, qui surplombent la plage de Balmoral. "Je ferme les yeux et je ne peux pas m'imaginer la scène", ajoute-t-elle, encore sous le choc.

Depuis plusieurs mois, dans des banlieues chics de Sydney, des centaines d'arbres ont été illégalement abattus ou empoisonnés. Les autorités locales soupçonnent les propriétaires des luxueuses villas qui s'y trouvent de vouloir dégager leur vue, notamment afin de faire augmenter la valeur des propriétés. Il s'agit, selon elles, de "vandalisme d'arbres", inquiétant en pleine période de réchauffement climatique.

"C'est de l'égoïsme et de la cupidité, il n'y a pas d'autres mots. C'est juste le pire de la nature humaine", commente John Moratelli, à la tête d'un groupe de protection de l'environnement.

L'équivalent de 14 terrains de tennis abattus

En juillet dernier, dans la commune de Castle Cove, au nord de Sydney, un paradis pour la faune et la flore, 265 arbres et plantes, l'équivalent de 14 terrains de tennis, ont été soit abattus, soit perforés, soit empoisonnés. Une quantité tellement importante de poison a été utilisée que les autorités locales ont craint que cela n'atteigne la faune marine.

Le problème, pour les différentes autorités locales, est que si les coupables sont plutôt évidents, il est difficile pour elles, comme pour la police, de réunir les preuves suffisantes pour les accuser. Peu de personnes se retrouvent condamnées, et les amendes sont souvent dérisoires par rapport à la richesse des propriétaires des villas.

Les maires de ces communes en appellent désormais à l'État de la Nouvelle-Galles du Sud, où les villes sont situées. Ils souhaitent que le prix des amendes augmente ou que des peines de prison puissent être distribuées. Contacté par la BBC, un représentant de l'État a indiqué être en phase de consultation des autorités locales avant de "changer toute politique". Carolyn Corrigan, la maire de Mosman, affirme qu'elle va continuer à "faire entendre [ses] inquiétudes" et espère que ce sujet "brûlant" va être pris en compte. En attendant, des patrouilles locales se mettent en place pour surveiller les précieux arbres de Sydney.

Clément Boutin Journaliste BFMTV