Bayrou appelle à une "entente" à l'Assemblée qui "va de la gauche hors LFI jusqu'à la droite hors RN"
Alors qu'aucun mouvement politique n'a obtenu de majorité absolue à l'issue des élections législatives, François Bayrou a appelé ce lundi 8 juillet, sur TF1, à une très large coalition pour gouverner.
Le président du Modem - membre de la coalition présidentielle Ensemble - est formel: après les législatives "il n'y a pas de majorité, on est dans une situation dans laquelle il n'y a pas de vainqueur", malgré le fait que le Nouveau Front populaire soit arrivé en tête au second tour. Selon François Bayrou, pour construire une majorité, il faut que les députés créent une "entente" qui va "travailler ensemble pour le bien du pays".
Cette coalition irait "de la gauche hors LFI jusqu'à la droite hors Rassemblement national", a-t-il ajouté.
Cette coalition inclurait donc une partie du Nouveau Front populaire, qui a proposé lors de la campagne l'abrogation de la réforme des retraites, et le camp présidentiel, qui a fait adopter cette réforme en 2023. Sur ce point, François Bayrou s'est dit opposé au fait de "renoncer" à cette réforme, mais "on peut réfléchir à des améliorations éventuelles", a-t-il estimé.
"Mais on ne peut pas accepter l'idée qu'on n'aura pas de réforme des retraites" car "ce n'est pas viable", a poursuivi le maire de Pau.
Incertitude autour d'un nouveau gouvernement
Les incertitudes demeurent à l'issue du second tour des législatives. Ni le Nouveau Front populaire (180 sièges), ni le camp présidentiel (159 sièges), ni le RN et ses alliés (143 sièges) ne peuvent atteindre, seuls, la majorité absolue (289 députés).
La gauche se revendique comme le bloc le plus à même de gouver depuis dimanche. Le NFP doit présenter "dans la semaine" une candidature pour Matignon, a assuré sur Franceinfo le patron des socialistes, Olivier Faure. La cheffe des écologistes, Marine Tondelier, a elle estimé sur RTL qu'Emmanuel Macron "devrait appeler aujourd'hui" la gauche à lui transmettre un nom de Premier ministre.
Mais du côté de la présidence, on ne se presse pas. Emmanuel Macron "attendra la structuration de la nouvelle Assemblée nationale pour prendre les décisions nécessaires", expliquait l'Élysée dimanche. Et alors que Gabriel Attal a présenté sa démission à Emmanuel Macron ce lundi, le chef de l'État l'a refusée et lui a demandé de rester Premier ministre "pour le moment" afin d'"assurer la stabilité du pays".