Bénédiction des couples homosexuels: le Vatican répond aux critiques de prélats africains et européens
Le Saint-Siège précise sa position. Dix jours après l'autorisation accordée par le Vatican de bénir les couples "irréguliers" et ceux de personnes de même sexe, l'Église catholique fait face à une fronde de plusieurs évêques en Afrique et en Europe de l'Est.
La déclaration Fiducia supplicans, signée le 18 décembre dernier par le pape François, autorise la bénédiction par les prêtres des couples de même sexe et "en situation irrégulière". Une avancée majeure qui a déplu à plusieurs prélats, notamment de plusieurs pays d'Afrique où l'homosexualité est toujours interdite.
"Pas les mêmes exigences qu'un sacrement"
Le cardinal argentin Victor Manuel Fernandez, préfet du dicastère pour la doctrine de la foi au Vatican et signataire de la Fiducia supplicans, a expliqué au quotidien espagnol ABC que le texte "n'est la ratification de rien du tout".
"Le thème central du document est la valeur des bénédictions 'non liturgiques', 'non ritualisées'", souligne le haut dignitaire religieux, des propos repris par nos confrères de La Croix.
Victor Manuel Fernandez affirme encore que ces bénédictions ne constituent en somme "que la réponse d'un pasteur à deux personnes demandant l'aide de Dieu. Et dans ce cas le pasteur ne pose aucune condition".
"Il (le prêtre, NDLR) ne ratifie rien et ne nie pas non plus la doctrine catholique sur le mariage", poursuit le cardinal, qualifiant encore cette bénédiction de "simple geste de proximité pastorale qui n'a pas les mêmes exigences qu'un sacrement".
Premier pas du pape François en octobre dernier
Le cardinal argentin invite par conséquent "chaque évêque local de faire ce discernement dans son diocèse ou en tout cas de donner des orientations complémentaires.
L'approbation du texte par le pape François constitue dans tous les cas une nouvelle étape quant au regard que porte l'Église catholique sur l'homosexualité. En octobre dernier, le souverain pontife avait suggéré dans une lettre la possibilité de bénir les "unions de personnes de même sexe" tant que celles-ci ne s'apparentent pas au sacrement du mariage que l'Église définit comme étant "une union exclusive, stable et indissoluble entre un homme et une femme, naturellement ouverte à la procréation".