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Brésil: intervention policière musclée contre des adolescents noirs fils de diplomates

Le drapeau du Brésil (photo d'illustration).

Le drapeau du Brésil (photo d'illustration). - Pixabay

Une vidéo de caméra de surveillance dont les images ont circulé sur les réseaux sociaux montre des policiers descendre d'un véhicule et pointer leurs armes vers un groupe de quatre adolescents - trois noirs et un blanc - devant un immeuble.

La diplomatie brésilienne a présenté ses excuses ce vendredi 5 juillet après une intervention musclée de policiers ayant pointé leurs armes contre des adolescents noirs qui se trouvaient être fils de diplomates du Gabon, du Burkina Faso et du Canada.

L'incident a eu lieu jeudi soir, vers 19h00 locales (22h00 GMT), dans le quartier aisé d'Ipanema, à Rio de Janeiro.

Une vidéo de caméra de surveillance dont les images ont circulé sur les réseaux sociaux montre des policiers descendre d'un véhicule et pointer leurs armes vers un groupe de quatre adolescents - trois noirs et un blanc - devant un immeuble.

Au moins deux d'entre eux ont été plaqués contre un mur pour être fouillés, jambes et bras écartés. Les agents ont quitté les lieux quelques minutes plus tard.

Julie-Pascale Moudouté, épouse de l'ambassadeur du Gabon au Brésil, a fermement condamné cet incident. "Comment ont-ils pu pointer leurs armes sur la tête de jeunes de 13 ans?", a-t-elle déclaré à la chaîne TV Globo.

"Nous avons confiance en la justice brésilienne, mais nous voulons que justice soit faite", a-t-elle ajouté.

Les ambassadeurs reçus

Selon les médias brésiliens, les trois adolescents noirs, résidant à Brasilia, étaient en vacances à Rio et étaient accompagnés de deux jeunes brésiliens blancs. Ils ont été abordés par les policiers alors qu'ils venaient de raccompagner l'un des adolescents brésiliens chez lui.

Rhaiana Rondon, mère de l'autre adolescent blanc, a qualifié l'intervention des agents de "disproportionnée" et "raciste".

"Trois des quatre adolescents sont noirs! Ils ont été victimes de violence, un arme pointée sur la tête, sans rien comprendre", a-t-elle écrit sur le réseau social X.

"Je n'aurais jamais pensé que la police serait la pire menace. C'est triste, douloureux et traumatisant", a-t-elle déploré.

Au lendemain de l'incident, les ambassadeurs du Gabon et du Burkina Faso ont été reçus vendredi au siège du ministère des Affaires étrangères à Brasilia, où ils ont reçu "des excuses formelles", a expliqué ce ministère dans un communiqué.

La police militaire de Rio a expliqué dans un autre communiqué que les agents impliqués dans cette intervention étaient "équipés de caméras corporelles", dont "les images seront analysées pour déterminer si des excès ont été commis". Selon les statistiques, les personnes noires sont de loin les plus ciblées par la police de Rio, régulièrement accusée de racisme.

C.Bo. avec AFP