Élections législatives
Elections Législatives 2024

Ce que l'on sait sur l'agression de membres de l'équipe de campagne de Prisca Thevenot

La porte-parole du gouvernement, candidate dans les Hauts-de-Seine, a été prise à partie avec ses équipes mercredi soir lors d'un collage d'affiches à Meudon.

La porte-parole du gouvernement et son équipe prises à partie. L'agression s'est déroulée ce mercredi 3 juillet à Meudon dans la 8e circonscription des Hauts-de-Seine, où Prisca Thevenot est candidate à sa réélection pour les élections législatives.

Aux alentours de 20 heures, la députée sortante, sa suppléante et plusieurs soutiens sont dans les rues meudonnaises pour "rafraîchir les affiches sur les panneaux électoraux officiels", explique Prisca Thevenot à nos confrères du Parisien.

Ils se retrouvent "à côté d'un petit groupe de jeunes" "en train de dégrader des affiches". C'est à partir de ce moment que le ton est monté, précisent des sources policières à BFMTV.

• Deux personnes blessées

"Tout s'est passé très rapidement", raconte auprès du Parisien Prisca Thevenot.

L'un des hommes qui a arraché l'affiche a demandé de l'aide, avant de partir, puis de revenir avec une vingtaine de jeunes.

D'après ces premières déclarations, ces jeunes étaient très agressifs et sont arrivés en courant et en criant. Des coups de pieds et de poing ont été donnés, notamment à l'aide d'une trotinette, selon une source policière.

"On leur dit, sans aucune agressivité, que c'est interdit (d'arracher des affiches, NDLR) et ils s'en prennent immédiatement à l'un de mes militants, blessant au passage Virginie (Lanlo)", raconte Prisca Thevenot.

Les agresseurs ne s'en sont pas pris directement à elle mais la suppléante de la ministre est blessée à l'avant-bras et à la jambe tandis qu'un militant, Ousmane Madiba Guirassy, a été touché à la mâchoire. Tous deux ont été pris en charge à l'hôpital Percy de Clamart, dans le même département.

"Je suis dans un état de choc total. J'ai vu dans ces personnes qui nous agressaient une déferlante de haine. Et une brutalité féroce. J’ai la mâchoire droite cassée. Je serai opéré demain sous anesthésie générale. Une entorse à la cheville droite et une plaie au majeur gauche. C'était très violent", raconte-t-il, joint par BFMTV. Il est toujours hospitalisé et ne peut parler en raison de la mâchoire cassée.

• Au moins une douzaine de personnes

Il y avait "entre 25 et 30 personnes qui agressaient mes collègues", a raconté à BFMTV ce jeudi Avedik Batikian, conseiller municipal de la commune, qui a pu filmer l'agression depuis son balcon.

"C'était violent parce qu'ils n'hésitaient pas à taper dans tous les sens", ajoute-t-il. "J'ai vu que ça courrait dans tous les sens, ils ont mis un coup de trottinette sur le pare-brise de Virginie (Lanlo, suppléante de Prisca Thevenot et élue de la ville, NDLR).

En effet, comme elle le raconte aux policiers, une trottinette a été utilisée comme "une arme" pour frapper le pare-brise de la voiture de Virginie Lanlo, comme en témoigne la photo ci-dessous.

Une photo de l'agression des équipes de campagne de Prisca Thevenot, à Meudon, le 3 juillet 2024.
Une photo de l'agression des équipes de campagne de Prisca Thevenot, à Meudon, le 3 juillet 2024. © BFMTV

BFMTV a pu consulter des vidéos tournées depuis des immeubles. On peut apercevoir une douzaine de personnes nassées autour de l'équipe de campagne.

• Quatre personnes placées en garde à vue

Selon Avedik Batikian, avertis, les policiers sont "intervenus très rapidement" et plusieurs agresseurs ont été identifiés. Sur des vidéos, Virginie Lanlo apparaît assise, visiblement en état de choc. D'abord entourée par les forces de l'ordre, elle est ensuite enlacée par Prisca Thevenot.

"Le gardien de la résidence les a identifiés parce qu'ils ont l’habitude de les côtoyer, c'est des jeunes entre 16 et 17 ans qui sont tout le temps-là, c'est une bande, c'est toujours eux qui foutent la merde", affirme Avedik Batikian.

Le parquet de Nanterre a ouvert une enquête pour des faits de violences commises en réunion avec arme, et de violences sur un élu public en réunion et avec arme. Quatre personnes, dont trois mineurs, ont été placées en garde à vue. Le majeur est très défavorablement connu des services de police, précise-t-on à BFMTV.

• Prisca Thevenot "terminera sa campagne sur le terrain"

Prisca Thevenot déposé plainte bien que les jeunes ne s'en sont pas pris directement à elle. "La violence n'est jamais la réponse", a-t-elle écrit ce jeudi matin sur X.

"Je terminerai ma campagne sur le terrain. Suite à l’agression que j’ai subie hier avec Virginie et notre équipe de campagne, je tiens à remercier les forces de l’ordre et les sapeurs pompiers", a-t-elle complété.

Dans cette circonscription qui comprend Meudon, Marnes-la-Coquette et Sèvres, Prisca Thevenot est arrivée en tête au premier tour du scrutin avec 39,91% des voix. Au second tour, elle affrontera Salomé Nicolas-Chavance, candidate du Nouveau Front populaire, qui pour sa part a récolté 30,30%.

• La classe politique condamne l'agression

L'agression a fait réagir de nombreux meudonnais. "Que ce soit une élue ou quelqu’un d’autres c’est dégoutant", dit l'un d'entre eux à BFMTV. "De là à passer à l'acte et passer outre c'est un manque de respect", "quel que soit le bord politique, une agression est toujours lamentable, il y a d’autres façons de dire son mécontentement", disent deux autres riverains.

Sur X, Gabriel Attal, Premier ministre et candidat dans la 10e circonscription des Hauts-de-Seine, a condamné cette agression. "La violence et les intimidations n’ont pas leur place dans notre démocratie", a écrit le locataire de Matignon.

Sur le plateau de BFMTV, interrogé sur ce sujet, Jordan Bardella, président du Rassemblement national, a également apporté son soutien à la porte-parole du gouvernement, en lançant un "appel au calme".

Son adversaire Salomé Nicolas-Chavence, candidate du Nouveau Front populaire dans la même circonscription que Prisca Thevenot, apporte son "soutien" à la porte-parole du gouvernement et à ses équipes.

"Je suis profondément choquée par ces actes inacceptables et je les condamne avec la plus grande fermeté. La violence n’a pas sa place dans notre démocratie", écrit-elle encore sur X.

Salomé Robles