Circulation difficile, perte de clients: l'Île de la Cité paralysée par le procès des attentats du 13-Novembre

Tentaculaire, inédit, sans commune mesure: le procès des attentats du 13-Novembre 2015 est celui de tous les superlatifs, avec ses neuf mois d'audience, ses 20 accusés, ses 1800 parties civiles, ses 300 avocats et ses 141 médias accrédités. Son ouverture, le 8 septembre, a été accompagnée par le déploiement sur l'Île de la Cité d'un périmètre de sécurité d'ampleur. Cyclistes, automobilistes, riverains, commerçants et élus le jugent trop contraignant et appellent la préfecture de police à revoir sa copie.

Car pour l'heure, le quartier est paralysé du mardi au vendredi et certains lundis. La circulation routière est interdite sur le boulevard du Palais et sur les quais des Orfèvres et de l’Horloge, les lignes de bus sont déviées et les parkings souterrains sont réservés aux abonnés annuels.

La rue de la Cité constitue l'unique axe ouvert. Conséquence: les bouchons s'accumulent et même les cyclistes doivent mettre pied à terre, la piste cyclable entre la rive droite et la rive droite étant à sens unique.

Difficultés d'approvisionnement

"Je finis à pied, témoigne une cycliste au micro de BFM Paris. Je tourne au niveau du pont qui mène à la rue de la Cité. Je finis à pied sur le trottoir." Cet autre Parisien fait de même: "Je prends le trottoir à pied. Depuis une semaine, les gendarmes contrôlent toute la journée. Si je monte sur ma trottinette en double sens, je suis verbalisé."

Les barrages érigés par les forces de l'ordre pour sécuriser les abords du Palais de justice perturbent également l'activité des commerçants et des restaurateurs. Tous font état de contraintes d'approvisionnement et d'une chute de la clientèle. Certains établissements interrogés par BFM Paris déplorent une baisse de fréquentation de l'ordre de 70%.

"On a peur d'être coupés d'une grosse partie de nos clients", anticipait Zhenyi Zhou, buraliste, la veille de l'ouverture du procès. Ça nous inquiète fortement par rapport à la survie de nos commerces."

D'autant qu'avant même le déploiement du périmètre de sécurité, l'intéressait affichait un chiffre d'affaires inférieur de 50% à la période pré-Covid-19.

Le maire espère "des bonnes surprises"

Ariel Weil, maire socialiste de Paris Centre, a déjà fait écho de ces inquiétudes et difficultés au Conseil de Paris et entend renouveler son message. Il souhaite "demander à la préfecture de Paris de faire évoluer ses positions, de regarder à nouveau la situation des riverains, des commerçants et aussi des cyclistes".

"J'ai bon espoir qu'au Conseil de Paris de la semaine prochaine -le préfet de police y siège- on puisse avoir cette discussion et peut-être des surprises, des bonnes surprises."

L'élu demande notamment l'installation d'une double piste cyclable sur la rue de la Cité ou sur le boulevard du Palais, le long de la préfecture.