Comment la région Normandie veut remettre sur le marché les logements vacants
Comment comprendre que des appartements restent vides alors que les Français peinent à se loger? Face à ce constat, la région Normandie veut lutter contre les logements vacants sur son territoire, grâce à une expérimentation.
La majorité a présenté son projet lors de l'Assemblée plénière du 24 juin dernier. "C’est essentiel car ils représentaient, en 2020, dans notre région, 8,1% du parc, soit environ 150.000 logements", a pointé le président du conseil régional, Hervé Morin, cité par Ouest-France.
"De plus, la Normandie a vu son nombre de logements vacants doubler au cours de la dernière décennie, faisant d’elle la région métropolitaine ayant connu la plus forte augmentation au cours de cette période", explique l'élu.
Cette expérimentation devrait se dérouler sur huit territoires particulièrement touchés par ce phénomène. La priorité: les aides à la rénovation, puisque le parc est vieillissant. Selon le maire d'Evreux, Guy Lefrand, en charge de l’aménagement du territoire et de la ruralité, et cité par Ouest-France, les deux tiers des logements vacants ont plus de 50 ans.
Miser sur la rénovation
Dans les centres-villes, les aides qui pourront atteindre 12.000 euros par logement vacant rénové (contre 10.000 euros actuellement), toujours selon le quotidien régional. Y compris "dans les communes de moins de 500 habitants, ce qui n’était pas le cas jusqu’alors", explique Guy Lefrand.
Dans ces huit agglomérations, les élus veulent aussi étendre le dispositif de rénovation énergétique existant aux petites copropriétés. De plus, les logements entiers pourront désormais bénéficier de ces travaux, et plus seulement les parties communes.
Ces dispositions doivent également s'appliquer aux passoires énergétiques, car la majorité estime que ces logements pourraient bientôt devenir vacants, compte tenu de la nouvelle réglementation qui interdit la mise en location des logements classés G au titre du DPE à partir de 2025.
Du côté de l'opposition, Les Écologistes ont exprimé leurs doutes quant à l'efficacité de l'expérimentation "puisqu’aucun crédit n’est fléché pour ce dispositif", a critiqué Bastien Recher, cité par Ouest-France.
Cette expérimentation s'ajoute à un autre outil permettant de lutter contre la vacance: un décret autorise déjà 264 communes normandes à appliquer une taxe en cas de logement vide.