Attaque de l'Iran: au cœur du bouclier de défense israélien qui a permis d'arrêter les drones et missiles
Le bouclier antiaérien d'Israël est-il devenu le système de défense ultime face aux attaques aériennes? L'attaque de l'Iran -qui a lancé sur le territoire israélien plus de 300 projectiles (drones et missiles balistiques) - s'est soldée par un échec. 99% des tirs ont été interceptés par ces batteries, avec l'aide des Etats-Unis, du Royaume Uni, de la France et de la Jordanie.
Lors de cette offensive, Téhéran a envoyé sur le territoire israélien quelque 110 missiles balistiques qui ont tous été stoppés par les batteries de défense Arrow 3. Ce système a une portée de 2400 kilomètres. Il a été conçu pour intercepter les engins à des altitudes de plus de 100 kilomètres. Il pourrait même détruire certains missiles hypersoniques manœuvrables.
Améliorer son bouclier
BFMTV a pu découvrir l'un d'eux qui, après une interception, est tombé dans l'est du pays dans la mer Morte. Ce missile d'une quinzaine de mètres de longueur disposait d'une charge explosive d'une puissance 450 kilos.
"C'est une très grosse charge explosive qui peut faire des dégâts redoutables. Il est entré au-delà de l'atmosphère et redescendait pour frapper Israël", explique Olivier Rafowicz, porte-parole de Tsahal.
Tous les projectiles envoyés sur l'Etat hébreux sont récupérés par l'armée israélienne pour être analysés afin d'améliorer son bouclier.
"Nous apprenons comment ils fonctionnent, quelles distances ils peuvent parcourir, les dégâts qu'ils peuvent causer, comment ils sont conçus et d'où viennent les composants. Cela nous permet ensuite d'améliorer nos systèmes de défense", explique un officier israélien chargé de cette unité de recherche.
Si Arrow 3 a été conçu pour se protéger contre les missiles, c'est l'Iron Dome (dôme de fer) qui est chargé d'intercepter les obus, roquettes ou les drones. Lors de l'attaque de l'Iran, Tsahal a même utilisé pour la première fois le C-Dome, la version navale d'Iron Dome. Ces batteries ont été déployées aux quatre coins du pays pour détecter la nature des projectiles et lancer des missiles d'interception.
"Nos systèmes de défense sont conçus pour contrer les attaques qui viennent de différents endroits, altitudes et distances. Ce sont des systèmes très précis", indique à BFMTV le général Doron Gavish, commandant des forces armées aériennes d'Israël.
Un anti-missile hypersonique
Avec ces trois systèmes, l'armée israélienne a réussi à intercepter 99% des 300 engins lancés sur son territoire depuis l'Iran à quelque 1500 ou 2000 kilomètres de distances. Si ce bouclier est efficace, il n'est pas encore infaillible. Depuis samedi dernier, plusieurs frappes tirées par le Hezbollah depuis le Liban on touché le sol israélien.
Tsahal améliore donc ces dispositifs, mais en crée de nouveaux pour faire face à l'évolution des menaces. Rafael, le fabricant de l'Iron Dome, met au point Iron Beam (rayon de fer), une version du dôme de fer qui, au lieu des missiles coûteux, utilise un rayon laser pour détruire notamment les drones. Chaque tir coûtera autour de 5 dollars, contre 50.000 dollars.
Le Sky Sonic est une autre innovation en cours d'élaboration. Dévoilé lors du salon aéronautique du Bourget en présence du ministre de la Défense d'Israël, Yoav Gallant. Il s'agit cette fois de faire face à la menace des missiles hypersoniques capables d'atteindre Mach 16 comme le Kheibar iranien, un missile balistique d'une portée de 2000 km.
Un premier contrat avec l'Allemagne
Mais déjà, l'efficacité du bouclier israélien est perçue en Europe comme une arme ultime en cas d'attaque aérienne. L'Allemagne a d'ailleurs signé un accord avec Israël pour s'en équiper afin de protéger son territoire jusqu'au flanc est de l'Europe. Ce sera la première fois qu'Israël exporte ce dispositif.
L'Ukraine reste admiratif de ce système de protection qui serait parfaitement adapté aux attaques aériennes de la Russie.
"En Ukraine, nous connaissons très bien l'horreur des attaques similaires de la Russie, qui utilise les mêmes drones Shahed et des missiles russes, les mêmes tactiques de frappes aériennes massives", a déclaré Volodymyr Zelensky sur X (ex-Twitter).
Le président ukrainien note qu'avec un tel bouclier, mais aussi l'appui de la force aérienne de ses alliés, ses troupes auraient pu faire face à la récente frappe russe sur la ville de Tcherniguiv qui a fait 17 morts.
"Cela ne serait pas arrivé si l'Ukraine avait reçu suffisamment d'équipements de défense aérienne et si la détermination du monde à résister à la terreur russe avait été suffisante", a déploré Volodymyr Zelensky sur les réseaux sociaux en alertant Jens Stoltenberg, secrétaire général de l'Otan, à renforcer au plus vite sa défense antiaérienne.