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"Convoi de l'eau": qu'est-ce que la mobilisation contre les méga-bassines qui partira de Sainte-Soline vendredi?

Un manifestant tient une pancarte à Sainte-Soline, dans les Deux-Sèvres, le 25 mars 2023.

Un manifestant tient une pancarte à Sainte-Soline, dans les Deux-Sèvres, le 25 mars 2023. - pascal lachenaud / AFP

Plusieurs associations, dont Bassines Non Merci et la Confédération paysanne, organisent à partir de ce vendredi un "convoi de l'eau" qui partira de Sainte-Soline et ralliera Paris en plusieurs jours de vélo et de tracteur. L'objectif est de manifester "contre les projets de méga-bassines" et "pour la défense de l'eau".

"Vers un été de soulèvements pour l'eau." À partir de ce vendredi - et à l'initiative d'associations comme Bassines Non Merci, la Confédération paysanne ou les Soulèvements de la Terre - un "convoi de l'eau" va passer devant les méga-bassines de Sainte-Soline avant de rejoindre Paris les 26 et 27 août prochains.

Au départ de Lezay, environ 900 vélos et 20 tracteurs sillonneront les Deux-Sèvres puis remonteront vers Orléans, où siège l'Agence de l'Eau Loire-Bretagne, et la capitale, ont annoncé vendredi les Soulèvements de la Terre à l'occasion de la suspension en référé de leur dissolution de l'organisation écologiste par le Conseil d'État.

"Pour le partage de l'eau et des terres"

Dans leur communiqué commun, les associations organisatrices ont lancé un "appel à méga-tracto-vélo contre les méga-bassines pour le partage de l'eau et des terres". Le convoi, annoncé complet, se lancera donc de Lezay (Deux-Sèvres) ce vendredi entre 12h et 14h à proximité des méga-bassines de Sainte-Soline, qui avaient été le théâtre le 28 mars dernier de violents affrontements entre gendarmes et opposants à la construction de retenues d'eau.

"Depuis Sainte-Soline, le gouvernement cherche à nous diviser, à nous démoraliser, à nous criminaliser", fustigent les organisateurs.

Le gouvernement avait en effet annoncé son intention de dissoudre les Soulèvements de la Terre fin-mars. Dans son décret, il affirmait que "ce groupement incite à la commission de sabotages et dégradations matérielles, y compris par la violence".

"Face à la tentative de dissolution, le maintien de la manifestation a d'autant plus de sens", peut-on alors lire sur le canal Telegram du convoi.

Toutefois, les participants, qui devraient être rejoints par d'autres militants à chaque point d'étape, refusent toute logique d'affrontement avec les forces de l'ordre. "L'idée, c'est bien de pouvoir s'approcher de la bassine pour voir l'évolution du chantier. Après, on est dans une logique de contournement, on n'ira pas face à des barrages de gendarmes s'ils venaient à être établis", a commenté auprès de France Bleu Poitou Julien Le Guet, prote-parole de Bassines Non Merci.

Une arrivée devant le ministère de l'Agriculture?

Six étapes d'environ 50 à 60 kilomètres par jour sont prévues avant d'arriver à Orléans. Le 25 août, le "convoi de l'eau" manifestera donc devant l'Agence de l'Eau Loire-Bretagne "qui décide du financement de ces bassines à 80% avec de l’argent public", selon les organisateurs.

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Les deux jours suivants, les participants doivent se retrouver à Paris "pour un final surprise". Même si le déroulé de ce week-end dans la capitale n'a pas encore été révélé, les associations mentionnent un rassemblement devant le ministère de l'Agriculture qui "appuie à n'importe quel prix" les coopératives et industries des engrais et pesticides.

Pour l'instant, les préfectures des départements traversés par le convoi n'ont pas encore rendu de décision. Alors que la manifestation de Sainte-Soline en mars dernier avait été interdite par la préfecture des Deux-Sèvres, cette dernière a indiqué à nos confrères de France Bleu que le dossier déposé était "incomplet".

Pour Laurence Marandola, la porte-parole nationale de la Confédération paysanne, de potentielles interdictions seraient "des signaux décalés". "C'est une tracto-vélo, il y aura des familles, des enfants. On va prioriser plutôt des petites routes, l'idée, c'est pas de gêner la circulation sur les grands axes", a-t-elle assuré à la radio locale.

Théo Putavy