Daniel Kretinsky va améliorer son offre de reprise d'Atos
La négociation sur la reprise d’Atos a commencé mardi. Les réunions se sont enchaînées entre les dirigeants du groupe de service informatique et les candidats à la reprise, David Layani et Daniel Kretinsky. Le milliardaire tchèque subit la pression de certains créanciers, des fonds d’investissement, qui estiment son offre trop radicale.
Selon nos informations, la bronca est dirigée par trois fonds d’investissement: l'américain D.E.Shaw, le britannique Fidera et le français Boussard & Gavaudan. À eux trois, ils pèsent près d’un milliard d’euros sur 2,4 milliards d’euros de dette obligataire d’Atos.
Donner plus de visibilité aux créanciers
Daniel Kretinsky souhaite effacer 4 des 5 milliards d’euros de dette d’Atos en contrepartie d’un investissement en capital de 600 millions d’euros. En face, son rival David Layani propose d’annuler 3,2 milliards d’euros, conformément à ce qu’exige Atos. Mais "nous n’irons pas jusque-là car la dette d’Atos sera insoutenable", estime l’entourage de celui qui a racheté Casino l’an passé. Il estime que les prévisions du groupe informatique sont encore trop optimistes.
Pour emporter l’adhésion des créanciers, indispensable à la reprise du groupe, Daniel Kretinsky discute avec eux afin d’améliorer son offre.
"Il y a une dynamique de discussion, reconnaît un de ses proches. Il réfléchit à réorienter son offre pour donner de la visibilité aux créanciers."
Selon plusieurs sources, il serait prêt à leur "lâcher" entre 300 et 400 millions d’euros de dette par rapport à sa proposition initiale. L’effacement passerait alors à 3,6 ou 3,7 milliards d’euros. "À ce niveau-là, la plupart des créanciers suivront", veut croire le dirigeant d’une grande banque d’Atos. Mais selon une source, il ne semble en revanche pas prêt, pour le moment, à investir plus que les 600 millions d’euros déjà proposés.
Partager les plus-values de cession
Ensuite, Daniel Kretinsky va tenter de convaincre les créanciers de le suivre en discutant du futur partage de la valeur. Dans son offre, il propose de leur reverser 40% du bénéfice des cessions au-delà de 1,25 milliard d’euros. Il vise la revente de la branche "transformation digitale" d’Atos, qui "intéresse beaucoup d’industriels" note une source.
"Il n’y a peu de synergie entre l’infogérance et le reste du groupe", justifie un proche de l’homme d’affaires.
Son rival David Layani a toujours souhaité racheter ces activités, très proches de ce que fait sa société Onepoint. Tout comme le concurrent Inetum, détenu par le fonds Bain, qui a formulé une offre de rachat de 2,5 milliards d’euros il y a deux semaines. Voire le canadien CGI. Dans cette hypothèse, les créanciers récupéreraient 500 millions d’euros. Daniel Kretinsky est donc prêt à discuter d’augmenter ce montant de partage de la plus-value de cession.
Le milliardaire tchèque pourrait dévoiler sa nouvelle offre dans le courant de la semaine prochaine alors qu’Atos prévoit de choisir son repreneur pour le 31 mai. Cette date butoir semble difficile à tenir pour de nombreux protagonistes.