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Iris Van Herpen
De la mode à la sculpture, retour sur la démarche artistique complexe d’Iris Van Herpen
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Dans une interview accordée à nos confrères de Vogue, la créatrice Iris Van Herpen, raconte comment, sa présentation haute couture, intitulée "Hybrid", a marqué un tournant décisif dans sa carrière et élargit son champ d'expression. Alors, entre sculptures artistiques et vision d'une mode pluridisciplinaire, retour sur le parcours d'une artiste complète.
Art et mode: quand les frontières s'estompent
Iris Van Herpen, connue et reconnue pour ses créations avant-gardistes, a toujours flirté avec les frontières de l'art et de la mode. En effet, ses débuts ont été marqués par une approche novatrice, mêlant technologie et artisanat, ce qui lui a valu une reconnaissance internationale. Souvent comparées à des œuvres d'art, ses robes sont exposées dans les plus grands musées du monde et transportent avec elles un imaginaire unique et futuriste.
Illustration parfaite de ce mélange des genres? L'exposition "Sculpting the Senses" au musée des Arts décoratifs de Paris en début d'année, qui retraçait l'univers surréaliste de la créatrice de mode la plus visionnaire de sa génération. Cet événement a non seulement été un hommage à sa contribution à la mode, mais aussi un déclic pour elle.
"Cette exposition au MAD m'a demandé de réfléchir à l'espace en relation avec mes robes, explique à Vogue Iris Van Herpen. De là est née l'idée d'imaginer des sculptures qui dialogueraient avec les vêtements."
Longtemps hésitante à plonger totalement dans le monde de l'art, la créatrice néerlandaise a finalement décidé de franchir le pas: le 24 juin dernier, en pleine Fashion Week haute couture, elle présente, pour la première fois, de véritables sculptures aériennes reprenant les codes esthétiques de sa maison de couture.
La sculpture: une évolution naturelle de son travail
Au cœur de ce projet? Une véritable performance artistique de 45 minutes, loin des défilés de mode classiques, qui a mêlé quatre œuvres monumentales à cinq sculptures corporelles, illustrant parfaitement sa vision pluridisciplinaire et sa maîtrise technique.
"Je trouve dans la sculpture une dimension presque méditative. Et ça me ramène aux débuts de la maison de couture: il n'y avait pas encore d'équipe et je me retrouvais à faire beaucoup de travail manuel. C'est à ce moment précis que viennent les meilleures idées, car on se trouve complètement hors de soi, dans un autre monde", explique-t-elle.
D'ailleurs, quand on lui demande quel est son premier souvenir mode, la créatrice voit immédiatement un lien avec le monde de l'art:
"Quand j'avais sept ou huit ans, j'étais en voyage à Paris, et je me souviens d'avoir découvert La Porte de l'Enfer au musée Rodin qui est aujourd'hui l'un de mes favoris. Elle se situe dans les jardins, c'est une immense double porte. C'est une œuvre très intense, très sombre, composée de nombreux personnages, qui m'a complètement happée dès que mon regard s'est posé dessus. Ce n'est peut-être pas mon premier souvenir, mais c'est celui qui reste accroché en moi."
En se tournant vers la sculpture, Iris Van Herpen ne tourne pas le dos à la mode, mais élargit plutôt son champ d'expression. "Tout ce que j'ai pu faire sur les toiles présentées, cela requiert des techniques et des capacités que j'ai développés à travers la couture. C'est un bel équilibre, et ça a été un vrai défi pour moi", observe-t-elle.
"Je le vois comme une vraie évolution de mon travail avec la maison de couture" ,poursuit Iris Van Herpen.
Une artiste complète donc, capable de transcender les disciplines et de créer des œuvres qui défient les conventions.
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