"Elles passent en priorité": comment ce commissariat parisien prend en charge les victimes de violences sexuelles

Dans le commissariat du 20e arrondissement de Paris, un dispositif pour mieux accueillir les victimes de violences a été mis en place. Cela commence dès l'entrée du bâtiment. Si la victime indique grâce à un papier avoir subi des violences sexistes ou sexuelles, elle est dirigée par un officier vers un guichet confidentiel.

"On assume que ces victimes passent en priorité. On n'attend pas. On est un peu isolée pour avoir un premier échange avec le policier d'accueil", détaille Jacques Rignon, commissaire du 20e arrondissement.

Possibilité de passer la nuit au commissariat

Si la plaignante arrive en soirée, il lui est possible de passer une nuit dans une chambre en attendant une solution pérenne. Depuis son ouverture en mai 2022, elle a accueilli 65 personnes.

"On est dans le commissariat, mais ça n'est pas une cellule", précise Jacques Rignon. "C'est un lieu qui se veut un peu apaisant, au moins qu'on passe une nuit dans des conditions, je ne vais pas dire agréables, mais au moins satisfaisantes."

La victime peut déposer plainte, mais aussi consulter une psychologue et un intervenant social: leurs bureaux sont au même étage.

Repérer les violences psychologiques

"Mon rôle, et la plus-value de mon poste, c'est de faire la liaison entre le pénal et le civil. Je vais prendre le temps avec la victime. Parfois, la victime ne se rend pas forcément compte qu'elle est victime de violences psychologiques", développe Damien Lecuyer, intervenant social au commissariat du 20e arrondissement.

Et de poursuivre: "Je vais utiliser des outils, le violentomètre notamment. C'est un outil pour repérer les violences psychologiques."

La mairie et la police veulent encore compléter ce dispositif. Une convention avec une crèche voisine est en négociation pour accueillir les enfants en bas-âge des victimes pendant le dépôt de plainte.