Le groupe pétrolier américain Marathon Oil a conclu un accord portant sur 241,5 millions de dollars avec les autorités américaines, incluant une amende civile record en la matière, à cause de ses émissions "néfastes" de gaz à effet de serre dans l'Etat du Dakota du Nord.
Cet accord, conclu avec le ministère de la Justice (DOJ) et l'Agence de protection de l'environnement (EPA), comporte une amende de 64,5 millions de dollars ainsi qu'un investissement total de 177 millions de dollars pour se mettre en conformité avec la réglementation, a précisé le DOJ jeudi.
Cette amende est la plus importante jamais infligée dans le cadre de la loi sur la qualité de l'air - le Clean Air Act (CAA), adopté en 1963 - pour des infrastructures fixes, relève le ministère.
Marathon Oil n'a pas commenté. Dans un document déposé en mai auprès du gendarme américain de la Bourse (SEC), le groupe précisait que les faits reprochés portaient sur des activités réalisées entre 2015 et 2019.
Sont concernées par cet accord plus de 200 infrastructures de production de gaz et de pétrole de Marathon Oil situées dans cet Etat du nord des Etats-Unis, en particulier dans la réserve indienne de Fort Berthold.
Le ministre de la justice Merrick Garland a qualifié cet accord d'"historique" car il "engage la responsabilité de Marathon pour sa pollution illégale" tout en assurant "un air plus pur" pour ces régions.
22e producteur américain, 7e pollueur
Les mesures que le groupe s'est engagé à mettre en oeuvre doivent permettre de réduire ses émissions de CO2 - principal responsable du changement climatique - de plus de 2,25 millions de tonnes au cours des cinq prochaines années. Soit l'équivalent des émissions annuelles de 487.000 voitures, relève le ministère. Elles doivent aussi éliminer près de 110.000 tonnes d'émissions de composants organiques volatils (VOC).
En 2022, le groupe arrivait en 22e position des producteurs de pétrole aux Etats-Unis, mais il était le septième plus gros émetteur de gaz à effet de serre de l'industrie pétrolière et gazière du pays.
Grâce à cet accord, "Marathon Oil va réduire drastiquement ses émissions, y compris la diffusion de méthane, un super-polluant vingt-cinq fois plus puissant à court terme que le CO2", a relevé David Uhlmann, un dirigeant de l'EPA.
La plupart des mesures vont être réalisées avant la fin de l'année. Il s'agit essentiellement de l'obtention de permis fédéraux fixant des limites aux émissions, ainsi que des inspections régulières avec des caméras à infrarouge.
Marathon Oil n'en reste pas moins une valeur sûre du paysage énergétique américain : dans un contexte de multiples méga-fusions dans le secteur pétrolier, il a été racheté par ConocoPhillips pour près de 22,5 milliards de dollars.