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En France depuis un an à peine, un jeune Ukrainien qui a fui la guerre décroche son bac avec mention

Professeurs et lycéens regardent les résultats du bac au lycée Voltaire à Paris, le 4 juillet 2023

Professeurs et lycéens regardent les résultats du bac au lycée Voltaire à Paris, le 4 juillet 2023 - JULIEN DE ROSA © 2019 AFP

À 18 ans, Miron Motulko vient de décrocher son baccalauréat avec mention assez bien. Une belle histoire pour ce jeune Ukrainien, arrivé à Cherbourg il y a un peu plus d'un an, sans parler un mot de français.

Il y a 500 jours, le 24 février 2022, la Russie déclarait la guerre à l'Ukraine. Le même jour, le jeune Miron Motulko, alors âgé de 17 ans, fuit son pays natal. Quelques jours plus tard, il arrive en France, sans parler un mot de français. Ce mardi, le jeune homme, désormais âgé de 18 ans, a obtenu son baccalauréat, avec mention assez bien.

Comme le relatent Le Parisien et Ouest-France, Miron Motulko a dû quitter sa ville d'Odessa, avec sa mère et son frère aîné. La famille commence alors un périple à travers l'Europe, d'abord en Moldavie, puis en Roumanie. Viennent ensuite la Hongrie, l'Allemagne, la Suisse. Avant de poser enfin bagages en France.

"Je ne comprenais pas un seul mot des cours"

"On a choisi la France, parce que le pays est réputé pour ses universités et que pour ma mère les études passent avant toute chose. On a passé quelques semaines chez un oncle qui y est installé, le temps d’obtenir des papiers", a relaté le jeune homme à nos confrères de Ouest-France.

Alors que son frère rejoint Rouen pour entrer à l'université, Miron est accueilli dans un centre d'hébergement de Siouville, dans la Manche. Il intègre rapidement le lycée Jean-François Millet de Cherbourg.

"Au départ, je ne comprenais pas un seul mot des cours. Je ne parlais qu’en anglais avec les professeurs et les autres élèves. Mais pendant l’été, j’ai compris qu’il fallait que j’arrête et que j’essaie de ne parler qu’en français", se souvient le bachelier, cité par Le Parisien.

Grâce au cursus UP2A (unité pédagogique pour élèves allophones arrivants), il parvient à apprendre le français.

Admis à l'université de Lyon

Suffisant pour décrocher son bac, avec mention assez bien, un peu plus d'un an après son arrivée en France.

"Travailler et m’intégrer étaient une nécessité pour moi. Que faire d’autre? Rentrer en Ukraine? Je n’ai pas eu le choix", a-t-il expliqué à Ouest-France.

Cet été, le jeune diplômé compte retrouver son frère et sa mère à Rouen. Admis à l'université de Lyon, en sciences cognitives, il commencera les cours en septembre. Avant de rejoindre, peut-être, les États-Unis, et, à terme, son pays natal.

Fanny Rocher