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Star Wars Outlaws: pourquoi ça pourrait être le jeu Star Wars dont les fans ont toujours rêvé

À moins de deux mois de la sortie de Star Wars Outlaws, Tech&Co s’est rendu chez Massive Entertainment en Suède, dans les coulisses du prochain jeu d'Ubisoft qui veut s’inscrire dans la mythique saga.

À l’entrée, un stormtrooper vous accueille. En pénétrant dans la grande cafétéria des lieux, ce sont Nix, Kay Vess et ND-5 qui vous toisent, placardés sur une énorme affiche. Un peu partout, le ton est donné avec une enseigne aux couleurs du jeu et des affichettes qui rappellent la célèbre Cantina de cette galaxie très lointaine.

Bienvenue dans l’antre de Star Wars Outlaws. Ou plutôt chez Massive Entertainment, au cœur de Malmö (Suède) qui abrite le célèbre studio d’Ubisoft.

C’est ici que l’on met calmement la main à la pâte pour régler les derniers détails du jeu attendu pour le 30 août. "Star Wars est un marqueur culturel fort pour beaucoup. Pour le jeu, on a lancé un appel à candidatures en interne aux fans de Star Wars. On voulait que tout le monde soit motivé par le projet et impliqué," confie à Tech&Co Julian Gerighty, directeur créatif de Star Wars Outlaws. Et visiblement, les amateurs étaient nombreux. Plus de 600 personnes ont pris part au nouveau projet du studio derrière aussi Avatar: Frontiers of Pandora.

Une affiche géante de Star Wars Outlaws orne l'un des murs du studio de Massive Entertainment à Malmö (Suède)
Une affiche géante de Star Wars Outlaws orne l'un des murs du studio de Massive Entertainment à Malmö (Suède) © Tech&Co

"Faire le jeu dont on a toujours rêvé"

Tous s’activent sur tout un étage du bâtiment pour dessiner les planètes, peaufiner le vaisseau spatial de Kay, ou encore régler les batailles spatiales. Les tableaux blancs répartis sur tout l’open space et ornés de diverses références, blagues et autres montrent d’ailleurs l’amusement général qui règne ici. Les petits Nix, la mascotte du jeu, dessinés à la va-vite fleurissent un peu partout.

On aperçoit des murs en cours de remplissage en l’honneur de Star Wars Outlaws. "Nous avons commencé à collecter les dessins, réalisations et croquis faits par les fans autour des premières images du jeu. Il y a une forte communauté qui se met déjà en place. C’est cool de voir ce qu’elle a commencé à construire autour du jeu, notamment autour de nos trois personnages", ajoute Julian Gerighty.

Pourtant, on pourrait se dire que ce Star Wars Outlaws n’est qu’un énième jeu Star Wars à venir s’ajouter à une très longue liste en cours depuis le début des années 1980. Mais, pour la première fois, les joueurs vont pouvoir s’immerger dans l’univers conçu par George Lucas. Car Star Wars Outlaws propose un monde ouvert à parcourir, du monde souterrain à l’espace, aussi librement qu’on le veut. Un rêve enfin pour beaucoup de joueurs et de fans de la saga.

Les murs de Massive commencent à s'habiller des premières créations des fans avec Nix en véritable star
Les murs de Massive commencent à s'habiller des premières créations des fans avec Nix en véritable star © Tech&Co

Et derrière le slogan "Be a scoundrel in a galaxy of wonder and opportunity"(Soyez un vaurien dans une galaxie d’émerveillement et d’opportunités, en français), il y a donc une véritable volonté d’offrir aux joueurs le jeu dont ils ont toujours rêvé.

"On a voulu faire une histoire mémorable, avec des personnages hauts en couleur, embarqués dans un sacré périple. Faire en quelque sorte le jeu que nous, fans, aurions rêvé d’avoir", résume Julian Gerighty. 

Et Massive s’en est donné les moyens, du contexte à l’histoire en passant par les personnages qui vont peupler un univers bien connu. Digne d’un nouvel épisode de la saga dont vous seriez le héros.

Une anti-héroïne digne de Han Solo

Le jeu se déroule entre l’Épisode V —L’Empire contre-attaque et l’Épisode VI — Le Retour du Jedi. "C’est une période où l’Empire est à son apogée, mais perturbé par la rébellion. Les Jedi ont été étrillés et sont quasi inexistants", explique John Björling, en charge de la narration.

À la différence de la franchise Star Wars Jedi d’Electronic Arts, vous n’allez donc pas incarner un Jedi, mais une hors-la-loi (Outlaws en anglais) sans le moindre pouvoir. Kay Vess a des allures d’anti-héroïne. Elle est cette jeune voleuse, issue des bas-fonds de la ville casino de Canto Bight sur Cantonica, une planète déjà croisée dans la saga. Elle n’a pas sa langue dans sa poche, n’hésite pas à donner de sa personne au combat ou à tenter d’arnaquer les syndicats criminels qu’elle croise. 

Une Han Solo au féminin? Même si Massive veut écarter toute filiation, Kay penche nettement plus du côté du personnage incarné par Harrison Ford, ou même du contrebandier Lando Calrissian, que de Luke Skywalker ou Leia. "Kay a toujours lutté pour sa survie. Elle ne connaît rien aux histoires de la Force ou des Jedi. Elle est rêveuse et tête brûlée à la fois," décrit Navid Khavari, directeur narratif de Star Wars Outlaws. 

"Kay est un peu comme nous. C’est un personnage avec lequel on voulait pouvoir se connecter pour offrir une nouvelle perspective," ajoute-t-il.

Kay est en quelque sorte ce jeune spectateur qui découvre le monde de Star Wars. Avec ses yeux nouveaux, elle arpente les villes et plaines, fait preuve d’imagination pour se sortir de toutes les situations, blaster en main ou épingle à cheveux pour pirater certaines serrures. L’infiltration et la réflexion, ainsi qu’une dose de filouterie parfois, seront ses atouts pour évoluer.

Nix, l'extension de Kay

Une héroïne pleine de ressources qui va enchaîner les missions pour peaufiner sa réputation, point clé du jeu. Cela passera par ses rencontres, ses choix et alliances, ses succès ou non dans ses missions, et ses stratégies. Sa réputation va lui ouvrir ou fermer certaines portes. Mais le but du jeu est de l’aider à réaliser le plus gros casse de la galaxie.

Nix, la créature de Kay Vess, dans Star Wars Outlaws
Nix, la créature de Kay Vess, dans Star Wars Outlaws © Tech&Co

Ce ne serait pas un vrai Star Wars sans des compagnons d’aventure, si possible divers, attachants et au soutien indéfectible pour surmonter une histoire à rebondissements. Nix est une adorable et étrange créature Merqaal venue d’une planète inconnue. Il est "une extension de Kay, un bras super long qui va lui permettre de voler des objets, activer des mécanismes, faire exploser des choses". Un soutien sans faille et une façon de combattre en duo qui apporte aussi davantage de possibilités dans la jouabilité.

Le troisième larron est un droïde de commando, ND-5, ancien membre de la Guerre des Clones et soldat d’élite qui cache ses blessures sous un long manteau. Il est la raison de Kay, celui qui va la recadrer, sorte de chaperon intraitable. C’est le spécialiste de l’infiltration et du combat rapproché, là où Kay et Nix œuvrent souvent à distance. 

Des héros qui héritent évidemment d’un vaisseau spatial, aussi incertain que personnalisable pour se l’approprier: le Trailblazer qui n’est évidemment pas sans rappeler le Faucon Millenium et sera utile pour aller de planète en planète, mais aussi pour les combats aériens. Et, comme dans tout Star Wars, Kay aura aussi une batterie de moyens de locomotion à son service pour arpenter les planètes, dont un speeder inédit.

Plongée dans son propre univers Star Wars

Mais le plus important pour se sentir comme dans Star Wars, c’est bien la création des mondes. Avec un univers étendu très large, cela laisse autant de choix d’explorer des endroits déjà connus que de plaisir à concevoir les siens. Massive a fait un peu des deux. "Il y a tellement de mondes qui ont été créés, dans l’histoire de Star Wars en plus de 40 ans. Nous voulions un ensemble très divers d’environnements, jouant avec le familier et l’inconnu," déclare Benedikt Poddlesnigg, directeur artistique de Star Wars Outlaws. 

Star Wars: Outlaws
Star Wars: Outlaws © Ubisoft

Cinq planètes sont au menu. Si l’on retrouve l’incontournable Tatooine et que l’on va "enfin comprendre pourquoi Jabba le Hutt a choisi l’endroit comme siège de son empire criminel", d’autres lieux bien connus des fans de la saga se montrent sous un autre jour. En plus de Cantonica, planète aride et abandonnée d’où vient Kay (Épisode 8 — Les Derniers Jedi), la froide planète Kijimi (L’Ascension de Skywalker) a droit à son propre clan, l’Ashiga, imaginé pour Star Wars Outlaws. Tiré du livre Star Wars Aftermath, Akiva est une planète de jungle et de climat tropical qui prend ici vie en image.

Mais la véritable invention de Massive, c’est Toshara. "Un véritable paradis pour les hors-la-loi et pour la criminalité. C’est le monde qui va mettre Kay Vess à l’épreuve, lui permettre de soigner sa réputation et d’avoir du crédit auprès des syndicats", rappelle John Björling.

Le fantasme du hors-la-loi intergalactique

Pour mieux plonger le joueur dans Star Wars, Massive a voulu apporter un "souffle d’exploration et de liberté, mélange de villes denses et de paysages naturels, mais aussi l’espace", explique Cloe Hammoud, directrice créative des mondes. "C’est ça le fantasme d’être un hors-la-loi que l’on voulait donner." Avec en prime des clans sur chaque planète qui voudront tantôt du bien, tantôt la peau de notre trio vedette. Et il faudra chercher des soutiens pour s’attirer leurs faveurs ou bien se sortir de leurs poursuites.

Avec son vaste monde ouvert, ses personnages qui s’annoncent attachants, accompagnés d’une horde de seconds rôles, une histoire de revanche et de fuite effrénée, l’esprit Star Wars paraît bien là. Et si Star Wars Outlaws était le jeu dont tous les fans ont toujours rêvé? Il en a en tout cas les atouts de jouabilité et d’ambition, de liberté et d’immersion. Et cette volonté d’arriver sur la pointe des pieds, respectueux du monument pour mieux s’inscrire dans sa lignée.

Melinda Davan-Soulas