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Face au changement climatique, l'IA pourrait aider l'agriculture

Qu'elles permettent d'obtenir des prévisions météorologiques précises pour guider les agriculteurs ou d'étudier la génétique des cultures pour lutter contre la sécheresse - notamment, l'IA est devenue une pierre angulaire du monde agricole.

L'intelligence artificielle (IA) gagne sa place dans tous les secteurs. Et aux Etats-Unis, l'un des premiers producteurs mondiaux de céréales, elle sert à l'agriculture. Notamment pour faire face aux défis posés par le changement climatique.

Un article de la BBC relève que plusieurs startup et entreprises américaines promettent que l'IA permettra de développer des cultures plus résilientes et mieux adaptées aux conditions météorologiques extrêmes.

Le premier logiciel mentionné est l'application ClimateAi qui permet "d'obtenir des prévisions météorologiques précises et localisées", afin de guider les agriculteurs sur les meilleurs moments pour planter et récolter certaines céréales.

L'un des plus gros céréaliers de la côte ouest des Etats-Unis, Shepherd's Grain, utilise justement cette solution. "Ils (les agriculteurs, ndlr) commencent à regarder ClimateAi pour les aider à planifier les décisions de gestion des cultures dans leurs champs de blé, la principale culture de la région", explique Jeremy Bunch, patron de Shepherd's Grain, auprès de la BBC.

ClimateAi aide également les entreprises semencières à identifier les endroits optimaux pour cultiver de nouvelles variétés de semences, en analysant leurs performances dans différentes régions. L'objectif est de "lancer de nouvelles variétés de semences plus rapidement et moins chères", face au changement climatique rapide.

De la Caroline du Nord à l'Afrique

Plus à l'est, en Caroline du Nord, l'entreprise Avalo exploite quant à elle l'IA pour "étudier la génétique des cultures" et "créer des variétés résistantes" au gel, à la sécheresse ou à maturation plus rapide.

"Nous créons de nouvelles variétés 5 fois plus rapidement et à moindre coût que la sélection traditionnelle", vante Rebecca White, la directrice d'Avalo.

Sur le sol Africain, en Tanzanie, le "projet Artemis" (financé par la Fondation Bill et Melinda Gates) utilise l'IA pour accélérer le phénotypage - l'étude visuelle des caractéristiques des plantes. L'algorithme peut analyser chaque fleur ou gousse, de chaque plante "sans se fatiguer", s'enthousiasme David Guerena, le directeur du projet.

En France, l'agriculture est, dans certaines exploitations, qu'une question de data et de capteurs. Certains tracteurs sont équipés d'un guidage GPS grâce à des satellites, les stabulations (séjours en étables) sont automatisées. Bref, la technologie et l'IA sont partout.

Cependant certains experts se méfient de l'émergence de ces technologies. "L'efficacité de l'IA pour assurer la sécurité alimentaire dépend de relever des défis tels que la qualité des données ou l'accessibilité technologique", met en garde Kate Jones, une professeure d'écologie à l'University College de Londres (UCL).

Autrement dit, l'IA doit encore faire des progrès avant de réellement gagner sa place au sein du monde de l'agriculture.

Willem Gay