Un appel à "tendre la main." Dans une tribune publiée jeudi 11 juillet 2024 dans les colonnes du journal Le Monde, 70 intellectuels, responsables associatifs et anciens élus de gauche dont José Bové, Noël Mamère ou encore Aurélie Filippetti estiment que le Nouveau Front populaire (NFP), arrivé en tête lors du second tour des élections législatives, doit désormais "discuter d'un programme d'urgence républicaine" avec les autres acteurs du Front populaire.
Dans un premier temps, les signataires tiennent à rappeler remercier les membres du NFP "d'avoir proposé un tel front" et d'avoir fait bloc contre une possible arrivée du Rassemblement national au pouvoir en France.
Le budget 2025 en vue
Cependant, ceux-ci estiment également que la position du NFP, en tête sans majorité absolue à la chambre basse, doit permettre aux partis de gauche de "proposer au pays les moyens de sortir de l’impasse où il se trouve."
"C'est pourquoi, le NFP doit sans tarder tendre la main aux autres acteurs du front républicain pour discuter d'un programme d'urgence républicaine et d'un gouvernement correspondant", est-il demandé dans cette lettre ouverte.
Comme point d'horizon, le vote du budget 2025 afin de permettre "la profonde réorientation des politiques publiques, indispensable pour ramener la concorde et faire (enfin) reculer l’extrême droite."
Invitée sur BFMTV vendredi matin, Aurélie Filippetti, l'ancienne ministre de la Culture et de la Communication, elle-même signataire du courrier, détaille sa pensée. "Le gouvernement de gauche installé doit avoir la responsabilité de discuter avec les autres groupes de l'arc républicain, il doit trouver non pas une alliance, un consensus qui serait factice, mais au moins la possibilité pendant un an qu'il n'y ait pas de vote de motion de censure de la part des centristes ou de la droite républicaine avec le RN", dit-elle.
Selon les intellectuels, il est clair que le point de départ d'une telle négociation sera "du côté du NFP, son programme." "Mais chacun et chacune d’entre nous sait, et admet par avance, que ce ne sera pas le point d’arrivée dans tous les domaines", disent-ils.
"Message entendu"
Pour les signataires, il est en réalité également important de montrer aux Français "que le message a été entendu." À ce titre, toujours sur BFMTV, Aurélie Filippetti appelle Emmanuel Macron à sortir du "déni de défaite et de démocratie" dans lequel il s'est selon elle plongé.
"Que la volonté est là de mettre un terme à la dégradation des services publics, notamment d’éducation et de santé, d’améliorer le pouvoir d’achat des plus faibles, de rééquilibrer les territoires, de lutter enfin contre toutes les formes de racisme et de discrimination, d’accélérer une mutation écologique juste et solidaire et de réduire les injustices sociales et fiscales", listent-ils.
En guise de conclusion, les 70 signataires le rappelle, "l'avenir du pays est entre les mains du NFP." "Nous comptons sur lui pour se porter à la hauteur des responsabilités que les Français et les Françaises lui ont confiées."