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Palestine

Gaza: la Défense civile annonce la mort de 10 proches du chef du Hamas après une frappe israélienne

Le chef du Hamas Ismaïl Haniyeh en mars 2024.

Le chef du Hamas Ismaïl Haniyeh en mars 2024. - AFP

La Défense civile de Gaza annonce ce mardi 25 juin la mort de dix proches dont la soeur d'Ismaïl Haniyeh, le chef politique du Hamas. Leur mort ferait suite à une frappe israélienne sur un camp de réfugiés de Gaza.

L'armée israélienne a bombardé mardi la bande de Gaza, où une frappe a tué dix proches du chef du Hamas, selon la Défense civile, pendant que les Etats-Unis pressent Israël d'éviter une nouvelle escalade à la frontière avec le Liban. Le ministre israélien de la Défense, Yoav Gallant, poursuit sa visite à Washington, deux jours après l'annonce par le Premier ministre, Benjamin Netanyahu, que la phase "intense" de la guerre contre le mouvement islamiste palestinien était proche.

La Défense civile de Gaza a annoncé mardi que dix membres de la famille d'Ismaïl Haniyeh, le chef politique du Hamas qui vit en exil au Qatar, avaient été tués dans une frappe israélienne sur un camp de réfugiés de la ville de Gaza, dans le nord. Sollicitée par l'AFP, l'armée israélienne n'a pas confirmé ces informations.

Le porte-parole de la Défense civile, Mahmoud Bassal, a indiqué que la soeur du chef du Hamas, Zahr Haniyeh, avait été tuée avec neuf autres personnes dans cette frappe sur la maison familiale dans le camp de Chati. En avril, trois fils et quatre petits-enfants de Zahr Haniyeh avaient péri dans une frappe à Chati.

L'armée a annoncé avoir frappé deux sites utilisés par le Hamas à Chati et Daraj Tuffah, également dans le nord de Gaza, visant des combattants qui agissaient "dans des écoles" et les accusant "d'être impliqués dans la détention d'otages" et d'avoir participé à l'attaque du 7 octobre contre Israël, qui a déclenché la guerre.

Selon un correspondant de l'AFP, une frappe a également fait cinq morts, dont deux enfants, près de l'hôpital al-Chifa de la ville de Gaza. Dans le sud, deux frappes aériennes ont visé le centre de Rafah, où des véhicules militaires ont ouvert le feu, tandis que des quartiers ouest de la ville, frontalière avec l'Egypte, ont été la cible de bombardements et de tirs de chars, selon des témoins.

"Déraciner" le Hamas

Benjamin Netanyahu avait annoncé dimanche que la phase "intense" des combats touchait à sa fin, notamment à Rafah où l'armée a lancé le 7 mai une offensive terrestre, mais que la guerre contre le Hamas se poursuivrait. Il avait répété que "l'objectif" était "de récupérer les otages" retenus à Gaza et de "déraciner le régime du Hamas", en place depuis 2007 et considéré comme terroriste par les Etats-Unis, l'Union européenne et Israël.

Le Premier ministre a aussi affirmé qu'après la fin de cette phase, Israël serait "en mesure de redéployer certaines forces vers le nord", près de la frontière avec le Liban, "à des fins défensives", ajoutant aux craintes d'une extension du conflit. Le chef de la diplomatie américaine, Antony Blinken, qui a reçu lundi à Washington le ministre israélien de la Défense, "a souligné l'importance d'éviter une nouvelle escalade du conflit et de parvenir à une solution diplomatique qui permette aux familles israéliennes et libanaises de rentrer chez elles", selon son porte-parole, Matthew Miller.

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Les échanges de tirs entre l'armée israélienne et le Hezbollah libanais, un puissant mouvement islamiste allié du Hamas, armé et financé par l'Iran, ont entraîné le déplacement de dizaines de milliers d'habitants des zones frontalières du sud du Liban et du nord d'Israël.

La visite de Yoav Gallant fait suite à une semaine de tensions entre les Etats-Unis et Israël, après des critiques israéliennes sur des retards de livraisons d'armes américaines. "L'alliance entre Israël et les Etats-Unis (...) est extrêmement importante", a affirmé lundi le ministre israélien.

"Complètement piégés"

La guerre a été déclenchée le 7 octobre par une attaque menée par des commandos du Hamas dans le sud d'Israël, qui a entraîné la mort de 1.195 personnes, majoritairement des civils, selon un décompte de l'AFP établi à partir de données officielles israéliennes. Sur 251 personnes enlevées, 116 sont toujours retenues en otages à Gaza, dont 42 sont mortes, selon l'armée.

En riposte, l'armée israélienne a lancé une offensive dans le territoire palestinien qui a fait jusqu'à présent 37.658 morts, en majorité des civils, dont 32 en 24 heures, selon des données du ministère de la Santé du gouvernement de Gaza, dirigé par le Hamas. Antony Blinken a "insisté" face à M. Gallant sur la nécessité pour Israël de faciliter l'acheminement de l'aide humanitaire dans la bande de Gaza assiégée.

"Il n'y a plus d'eau ni de nourriture. Nous sommes complètement piégés", a témoigné Haitham Abu Taha, parmi les quelques Palestiniens revenus à Rafah. Près d'un demi-million de personnes souffrent toujours de la faim à un niveau "catastrophique" dans la bande de Gaza, qui reste menacée par la famine malgré une légère amélioration dans le nord, a affirmé mardi un rapport appuyé par l'ONU.

Le chef de l'Unrwa, l'agence de l'ONU en charge des réfugiés palestiniens, Philippe Lazzarini, avait dénoncé lundi les pillages et la contrebande "généralisés", qui "empêchent" la livraison de l'aide dont la population a "désespérément besoin". L'Unrwa, en crise depuis qu'Israël a accusé 12 de ses employés d'être impliqués dans l'attaque du 7 octobre, "dispose de liquidités" jusqu'à la fin du mois d'août, a déclaré mardi Philippe Lazzarini.

En Israël, où Benjamin Netanyahu est vivement critiqué pour sa gestion de la guerre, les manifestations se multiplient pour exiger le retour des otages et la tenue d'élections anticipées. Mais les tentatives de médiation internationales se heurtent à l'intransigeance des deux camps. Le Hamas réclame un cessez-le-feu permanent et un retrait complet israélien de Gaza, des conditions qu'Israël a toujours rejetées.

"Le Hamas ne peut disparaître, parce que c'est une idée", a déclaré mardi le conseiller israélien à la Sécurité nationale, Tzachi Hanegbi. "Il faut donc une idée alternative, pas seulement porter atteinte à ses capacités militaires. Et cette alternative, c'est une direction locale prête à vivre aux côtés d'Israël", a-t-il ajouté lors d'une conférence dans la banlieue de Tel Aviv.

G.B. avec AFP