Haguenau: le dispositif "Angela" de lutte contre le harcèlement de rue étendu dans les bus

"Demandez Angela". Pour lutter contre le harcèlement et les violences sexistes ou sexuelles dans les transports en commun, la ville de Haguenau étend le dispositif "Angela" à son réseau de bus Ritmo.

Il "fonctionne sur le même principe que le dispositif qui a été créé il y a deux ans dans la ville, dans les commerces et pharmacies, etc.", relate Marcel Lemire, adjoint au maire en charge de la ville civique et citoyenne.

Quand une personne ne se sent pas en sécurité, elle peut désormais trouver refuge auprès des chauffeurs de bus en donnant le nom de code "Angela".

Une personne déposée seule en dehors des arrêts

Lorsque le dispositif est activé dans l'espace public, "le commerçant emmène la personne qui se sent harcelée, suivie ou menacée dans une anti-chambre ou une arrière-boutique le temps de la protéger et d'appeler le 17 si besoin", raconte Marcel Lemire.

Le principe est le même dans les bus Ritmo, grâce à une formation en amont des chauffeurs. Une personne qui se sent en danger peut se diriger vers le conducteur ou la conductrice en donnant le nom de code "Angela".

À ce moment-là, le chauffeur doit alors appliquer un protocole particulier qui l'autorise à s'arrêter en dehors des arrêts officiels. Une exception, car le bus peut s'arrêter en dehors des zones prévues.

Le chauffeur dépose alors la personne, et uniquement cette personne. Il reprend ensuite la route et continue son trajet.

Une quarantaine de chauffeurs formée

Depuis la mi-novembre, une quarantaine de chauffeurs de bus ont été sensibilisés. "On a donné aux chauffeurs des instructions sur l'attitude à adopter et pour savoir quoi faire si quelqu'un se présentait", précise Francine Hoerner, directrice du réseau de transport urbain de la Communauté d'agglomération de Haguenau.

Tous les conducteurs ont reçu une note de service et ont signé une charte. Des autocollants sont d'ores et déjà affichés sur les véhicules, pour montrer l'étendue du dispositif.

Depuis plusieurs années, le dispositif a pris de l'ampleur en France, face à l'insécurité dans l'espace public. 87% des femmes en France ont par ailleurs déjà indiqué avoir été victime de harcèlement, de violences sexuelles ou sexistes dans les transports en commun.