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Hautes-Alpes: mobilisation des ambulanciers devant les hôpitaux de Gap et d'Embrun

L'hôpital de Gap (image d'illustration)

L'hôpital de Gap (image d'illustration) - JEAN-PIERRE CLATOT / AFP

Les ambulanciers et la directrice des hôpitaux tenteront de trouver un terrain d'entente lors d'une réunion ce vendredi 21 juin, notamment autour de leurs conditions de travail et des marchés liant les établissements au réseau d'ambulanciers.

"Une jeune patiente qui faisait un AVC a attendu 1h45 sur notre brancard alors que les urgences se situent juste à côté." Une situation ubuesque que dénonce le président de l'Urgence santé Frédéric Delesse et qui explique la mobilisation des ambulanciers des Hautes-Alpes.

En début de semaine, les ambulanciers ont manifesté devant les hôpitaux de Gap et d'Embrun contre la fin du marché entre le réseau d'ambulanciers Urgence santé et le groupement hospitalier de territoire des Alpes du Sud, après un an de travail.

"Le non-renouvellement du marché des transports sanitaires de l’hôpital d’Embrun avec le groupement ambulanciers Urgence Santé a été décidé la semaine dernière, à la suite des insatisfactions et manquements constatés dans l’exécution du marché", écrit le groupement hospitalier par voie de communiqué.

"Des rencontres avec la direction de l’hôpital d’Embrun et du Chicas ont eu lieu, mais malgré ces échanges, le groupement ambulanciers Urgence santé a décidé de maintenir et renforcer son mouvement de contestation."

Pour les ambulanciers, la résiliation est la goutte d'eau qui a fait déborder le vase, entraînant une forte mobilisation devant les centres hospitaliers de Gap et d'Embrun. Au total, le réseau d'ambulances regroupe cinq sociétés, ce qui représente une cinquantaine de salariés, et une vingtaine d'entre eux ont tenu le front pour avoir un rendez-vous avec Marie-Anne Ruder, la directrice générale des hôpitaux.

Une nouvelle réunion a donc été fixée ce vendredi 21 juin à 11 heures avec la direction du groupement hospitalier des territoires des Alpes du Sud.

Des tensions avec les médecins

De plus, pour les ambulanciers qui prennent très régulièrement les patients à l'hôpital d'Embrun jusqu'à l'hôpital de Gap, les problèmes sont quotidiens et ne s'arrangent pas. "Dans le service d'imagerie médicale, de scanners, ils n'ont pas de personnel", raconte Frédéric Delesse. "Ils ont juste une manipulatrice radio, notamment la nuit."

"Dans notre contrat, on emmène les patients au scanner, on est censé les déposer et puis revenir si on nous rappelle. Le scanner n'ayant pas de personnel, ils utilisent nos ambulanciers pour surveiller le malade le temps de l'examen, le temps de l'interprétation des résultats et des discussions avec les médecins qui sont à Bordeaux", dénonce-t-il.

Résultat: les ambulanciers sont mobilisés parfois plusieurs heures et leurs ambulances totalement bloquées. Une situation qui retarde l'ensemble du processus de la prise en charge des patients, et crée des tensions.

"Les médecins d'Embrun s'en sont pris à nous, aux ambulanciers, à nos entreprises, à nous insulter", s'exaspère le président d'Urgence santé. 

Et quand les ambulanciers ont évoqué un problème avec les salaires, leur contrat a été résilié. "On a des factures qui datent de septembre. Au mois de mars, ils nous devaient 150.000 euros", assure Frédéric Delesse. 

Les mêmes contrats dans tous les hôpitaux

Les ambulanciers pointent aujourd'hui du doigt la désorganisation de la part du groupement hospitalier et refusent de continuer à "surveiller" les patients pendant plusieurs heures en raison du manque de personnel.

Le contrat qui a mis le feu aux poudres en début de semaine tient quant à lui jusqu'au 15 août. Le réseau d'ambulanciers attend que la direction remette du personnel au scanner rapidement et prennent des décisions sur les marchés.

"Ils nous imposent toutes les nuits de leur laisser des ambulances à disposition ou nous menacent de nous exclure si on ne le fait pas. On souhaite qu'ils remettent en place le tour de garde et qu'on le renégocie", ajoute le président d'Urgence santé.

Si leurs revendications ne sont pas entendues ce vendredi, les ambulanciers annoncent qu'ils retourneront devant l'hôpital ce lundi 24 juin.

Fanny Pechiney