Hezbollah, Yémen... Quelles sont les cibles potentielles pour Israël lors de sa riposte à l'Iran?
Après l'attaque de drones et de missiles menée par l'Iran contre Israël dans la nuit de ce samedi 13 au dimanche 14 avril, la réponse de Jérusalem se fait attendre. À ce titre, une nouvelle réunion du cabinet de guerre du Premier ministre israélien s'est tenue ce lundi, après une précédente sans décision dimanche, selon les médias locaux.
En plus des "sanctions" réclamées contre l'Iran après l'attaque, Israël pourrait organiser une riposte sans viser directement l'Iran pour limiter le risque d'escalade du conflit. Parmi ses cibles potentielles se trouve le Hezbollah libanais. Ce mouvement islamiste chiite basé à Beyrouth est soutenu financièrement et militairement par l'Iran, lui permettant d'étendre son influence. Il est aussi considéré comme un mouvement terroriste par plusieurs pays dont les États-Unis.
"C'est une réponse possible car le Hezbollah, c'est le proxy, l'intermédiaire, le bras armé de l'Iran au sud du Liban, qui est déjà en conflit avec Israël" a commenté Thierry Arnaud, éditorialiste en politique internationale à BFMTV.
Des échanges de tirs quotidiens
En effet, depuis l'attaque du Hamas du 7 octobre en Israël, des échanges de tirs opposent quotidiennement l'armée israélienne au Hezbollah, qui affirme soutenir son allié, le mouvement islamiste palestinien.
Ce lundi 15 avril, le mouvement libanais a aussi affirmé avoir visé quatre soldats israéliens "ayant franchi la frontière". L'armée israélienne a confirmé de son côté que quatre de ses soldats ont été blessés en territoire libanais.
En visant le Hezbollah, Israël affaiblirait une menace directe et riposterait contre l'attaque iranienne sans s'attaquer directement au territoire iranien.
Les rebelles houthis dans le viseur?
Autre cible possible pour Israël: les Houthis au Yémen. Cette communauté de confession chiite soutenue par l'Iran est en guerre depuis 2014 avec le gouvernement central du Yémen, date à laquelle elle s'est emparée d'une partie du territoire.
Simultanément à l'attaque iranienne en Israël, les rebelles yéménites houthis ont lancé samedi soir des drones en direction du territoire israélien. Depuis le 7 octobre, ils œuvrent principalement en mer rouge, où ils ont ciblé des navires commerciaux exploités par Israël.
Le gouvernement israélien pourrait en faire une cible de riposte, bien que ces rebelles représentent une menace moins directe pour le pays, le Yémen étant situé à plus de 2.000 kilomètres.
Si Israël choisit l'une de ces cibles, le pays ferait preuve d'une "réponse proportionnée", a estimé Thierry Arnaud avant d'ajouter: "mais on constate aussi que la méthode israélienne ça a toujours été de répondre de manière disproportionnée, comme à Gaza".
"Israël ne peut pas se permettre de rester sans riposte" a assuré Alona Fisher-Kamm, ambassadrice et chargée d'affaires d'Israël en France sur BFMTV, ajoutant cependant que l'intention du pays est "d'éviter une escalade".
De leur côté les États-Unis, soutien historique d'Israël, ont aussi rappelé leur volonté d'éviter toute escalade du conflit dans la région. "Le président a été clair: nous ne voulons pas d'escalade. Nous ne voulons pas d'une guerre étendue avec l'Iran", a déclaré dimanche sur les télévisions américaines le porte-parole du Conseil de sécurité nationale de la Maison Blanche John Kirby.