"Il ne vient pas pour qu'on le regarde": le cardinal qui a invité le pape explique les enjeux de sa venue à Marseille
Le pape l'a dit à plusieurs reprises: il vient "à Marseille, pas en France". Le souverain pontife est attendu dans l'après-midi dans la cité phocéenne, où il restera jusqu'au lendemain, dans le cadre des Rencontres méditerranéennes.
"Il vient à cause de cet événement et pour travailler avec nous sur la Méditerranée. Le pape ne vient pas à Marseille pour qu'on le regarde", a insisté sur BFMTV l'archevêque de Marseille et cardinal depuis peu, Jean-Marc Aveline, à l'origine de la venue du pape François dans la deuxième ville de France.
Économie et social, environnement, tensions géopolitico-religieuses, migrations: quatre grands thèmes seront abordés lors de ces Rencontres. La question des migrants qui perdent la vie en tentant de traverser la Méditerranée reste le fil rouge de cette venue.
Dès son arrivée, le pape conduira ainsi un temps de recueillement pour les migrants morts en mer devant la croix de Camargue érigée au pied de la "Bonne Mère", la basilique Notre-Dame-de-la-Garde.
"Ça regarde la France, qui a dans son histoire une responsabilité dans l'espace méditerranéen. C'est pour la France qu'il vient à Marseille, pour regarder ensemble la Méditerranée (...) Les questions de migrations seront abordées à cause de ce moment de recueillement mais aussi parce que ça fait partie des défis de la Méditerranée aujourd'hui".
"Tout ça a forcément un impact politique. On ne voudrait pas isoler la question migratoire mais elle fait partie des plus urgentes, des plus sensibles à traiter car il y a mort d'homme. Le cimetière qu'est devenue cette mer ne peut pas interpeller ceux qui veulent réfléchir à son avenir (...) il faut accueillir autant qu'on peut mais aussi s'attaquer aux causes. C'est rare qu'on quitte son pays de gaieté de cœur ", abonde le cardinal.
Le point d'orgue de sa visite sera la célébration d'une messe au Vélodrome, devant quelque 57.000 personnes. "Il y a des contraintes dans le voyage mais dans les discussions avec lui, je lui ai dit que Marseille ne s'explique pas sans le peuple. Le pape le comprend très bien. J'ai dit: 'il faut que le peuple de Marseille ait l'occasion de pouvoir prier avec vous'", relate l'archevêque.