"Ils m'ont dit bon courage": Virgile Vanier raconte son investiture par Les Républicains contre Eric Ciotti
Virgile Vanier, candidat LR dans la circonscription d'Eric Ciotti à Nice, a raconté mercredi comment sa colère contre l'annonce d'une alliance avec le Rassemblement national avait débouché sur une investiture inattendue, à défaut d'un soutien appuyé de son parti.
Un courriel de colère transformé en candidature spontanée
"Ciotti a cru bon de prendre en otage son parti, ses militants, ses sympathisants et ses électeurs", a dénoncé ce quadragénaire, directeur commercial d'une société de logistique, lors d'une conférence de presse sur le port de Nice, tout près de la permanence d'Eric Ciotti. "C'est juste indigne d'un homme politique".
Lorsqu'il a entendu le patron des LR parler d'une alliance avec le RN, il a envoyé un courriel furieux à une adresse trouvée sur le site internet du parti, qui s'est transformé en candidature spontanée. "Ils m'ont répondu, ils m'ont posé quelques questions et j'ai reçu un accord, au vu de mon parcours de sympathisant. Ils m'ont dit 'bon ben, bon courage, allez-y'".
Il assure avoir reçu des propositions d'aide de militants et des messages de soutien d'élus LR locaux, mais devant la presse, il n'avait avec lui que sa candidate suppléante Claire Lopetrone, ancienne assistante parlementaire RPR au Sénat qui gère depuis 36 ans plusieurs restaurants sur le port de Nice.
"On est là pour reprendre le flambeau", a-t-il insisté. "Tout le monde dit que nous sommes des novices mais nous défendons le programme du parti Les Républicains (...), ce n'est pas rien".
L'adjoint de Christian Estrosi face à Eric Ciotti dans la première circonscription
Ancien président de l'association des sommeliers de Nice Côte d'Azur Provence, également administrateur d'une association gérant des crèches à Nice, il se dit confiant d'atteindre le second tour.
Dimanche, un membre de la commission d'investiture des LR avait annoncé à l'AFP que le parti avait investi Virgile Vanier, "un sympathisant de droite venu voir LR cette semaine pour être candidat".
Dans les Alpes-Maritimes, traditionnel bastion LR où le RN grignote du terrain, le choix d'Eric Ciotti a plongé le parti dans le chaos entre les militants favorables ou opposés à une alliance avec l'extrême droite.
Aux élections européennes du 9 juin, la liste RN a remporté près de 30% des voix dans la circonscription niçoise dont Eric Ciotti est député depuis 2007, alors que celle de LR s'est classée 4e, frôlant à peine les 10%.
Face à Eric Ciotti, le camp macroniste a envoyé l'adjoint au maire de Nice Christian Estrosi, Graig Monetti (Ensemble), et le Nouveau front populaire Olivier Salerno (LFI).