INFO BFMTV. Des rapprochements entre le braquage de la joaillerie Harry Winston à Paris et deux autres affaires

Un mois après le spectaculaire braquage commis dans les salons feutrés de la joaillerie Harry Winston, avenue Montaigne dans le 8e arrondissement à Paris, les enquêteurs du groupe des enquêtes générales de la brigade de répression du banditisme (BRB) de la police judiciaire parisienne tentent toujours de remonter la piste des trois braqueurs qui ont agi en un clin d’œil et en plein jour.

Un complice monte la garde devant le commerce

Le jour des faits, il est 11h40 lorsque trois inconnus, vêtus d’habits sombres et casqués, se garent devant l’enseigne du célèbre joaillier américain. Selon les informations de BFMTV, l’un des pilotes percute, avec son deux-roues, la porte d’entrée de la bijouterie pour permettre à deux de ses complices de s’y engouffrer.

Une employée et une cliente ne peuvent rien faire devant ces deux braqueurs, également munis de petites haches, qui brisent, tour à tour, neuf vitrines renfermant parures, bagues, bracelets et colliers sertis de diamants.

Le troisième complice monte la garde, armé d’un fusil d’assaut de type kalachnikov, et intime même l’ordre aux passants qui s’approchent trop près de changer de trottoir.

Le même homme alerte ses deux comparses lorsqu’il aperçoit deux policiers, armes à la main, remonter la rue Clément Marot, parallèle à la boutique cible du vol à main armée. Le trio de braqueurs, remonté sur leur scooter Honda et une moto Yamaha, un modèle Tracer 900, quitte rapidement les lieux sans être inquiété.

Sur leur parcours de fuite, ils croisent d’autres policiers en voiture: l’un des braqueurs pointe son fusil d’assaut vers eux afin de les tenir en respect.

"Une équipe de professionnels"

En moins de dix minutes, les malfaiteurs sont parvenus à s’emparer d’un butin estimé à plusieurs millions d’euros, sans faire usage de leurs armes, avant de disparaître en direction du département de la Seine-Saint-Denis.

La "signature d’une équipe de professionnels" selon les termes d’un haut fonctionnaire.

Informé des faits, le parquet de Paris a ouvert une enquête des chefs de "vol en bande organisée", "association de malfaiteurs" et "violences sur personnes dépositaires de l’autorité publique avec armes en réunion".

Les limiers de la BRB s’interrogent notamment sur le parcours de fuite des braqueurs et le recours à une camionnette pour dissimuler leurs deux-roues et ainsi semer les policiers lancés à leurs trousses.

Toujours selon les informations de BFMTV, les mêmes enquêteurs sont également en train de faire des rapprochements avec deux autres braquages dans le triangle d’or de la haute joaillerie à Paris. Des vols commis selon un scénario quasi-similaire.

Des boutiques Chanel et Bulgari victimes des mêmes braqueurs?

Les premiers faits remontent au 5 mai 2022, vers 15 heures, rue de la Paix dans une boutique de l’enseigne Chanel. Trois hommes font irruption dans la bijouterie avant de briser plusieurs vitrines et de s’emparer de nombreux bijoux.

Un quatrième malfaiteur, AK-47 en bandoulière, monte la garde à l’extérieur. Le quatuor quitte les lieux, - juchés sur un puissant scooter et une moto -, quelques minutes après avoir fait main basse sur un butin de près de deux millions d’euros.

Un an plus tard, à moins de 300 mètres de cette boutique Chanel, une attaque identique se reproduit.

Le 29 avril 2023, vers 13h45, au numéro 23 de la place Vendôme, à deux pas du ministère de la Justice, trois hommes armés s’en prennent à une boutique Bulgari. Un des malfrats reste posté à l’extérieur, muni d’une arme longue, pour empêcher l’intervention de la police et dissuader les passants de s’approcher trop près.

À l’intérieur de l’enseigne, ses comparses opèrent en toute tranquillité avant de ressortir les poches remplies de bijoux de grande valeur. Les trois suspects, dont l’un est équipé d’un brassard orange, siglé "Police", prennent la fuite sur deux motos.

"Dans ces deux précédentes affaires, les attitudes observées ainsi que les profils des braqueurs présentent de nombreuses similitudes", avance la même source. Dans ces deux affaires, aucune interpellation n’a eu lieu.