Intérim, nouvelle élection... Que va-t-il se passer après la démission de Christian Estrosi de la tête de la métropole de Nice?
Coup de tonnerre à la métropole de Nice. Ce mercredi 10 juillet, le président Christian Estrosi a attendu la fin de la séance du conseil métropolitain pour annoncer sa démission. "Je ne peux présider un exécutif incluant des élus d'extrême droite ou gauche, ou leurs soutiens. La confusion qui règne dégrade l'image et l'action de notre métropole. Il est temps de clarifier les positions de chacun", a-t-il déclaré.
Dans quelques instants, je transmettrais cette démission à Monsieur le préfet des Alpes-Martimes, vous serez convoqués dans quelques jours et dans les délais légaux pour vous doter d'un nouveau président et d'un nouvel exécutif", a conclu l'ancien ministre avant de lever la séance.
Un président par intérim
La démission sera actée une fois réceptionnée par le représentant de l'État dans le département, Hugues Moutouh. Le code général des collectivités territoriales impose alors son remplacement dans ses fonctions par un vice-président dans l'ordre de nomination. Louis Nègre, maire de Cagnes-sur-Mer et 1er vice-président va assurer l'intérim.
Son rôle est désormais de convoquer le conseil pour élire le nouvel exécutif sous un certain nombre de jours francs. L'ensemble des conseillers métropolitains devront choisir le futur président de la métropole.
"Elles auront lieu dans les quinze prochains jours", précise Louis Nègre, maire de Cagnes-sur-Mer, au micro de BFM Nice Côte d'Azur. Selon Nice-Matin, la date a été arrêtée au 19 juillet.
Lors de cette séance, qui sera présidée par le doyen des 133 conseillers métropolitains, installés le 10 juillet 2020 à la suite des élections municipales, un nouveau bureau sera élu.
Vers une "purge"?
De son côté, l'entourage de Christian Estrosi a d'ores et déjà annoncé qu'il sera à nouveau candidat à la présidence. Le poids de Nice, 63% de la population et la moitié des élus, fait de son maire un acteur incontournable.
Alors que Christian Estrosi a taclé les conseillers métropolitains qui ont "des déclarations très hostiles" pendant la campagne des élections législatives à l'égard de la métropole, des élus d'opposition affirme que des représailles sont à prévoir après cette démission.
"Il s'agit de renouveler les vice-présidences et les présidences de commission avec une idée, éradiquer les Ciottistes, c'est une purge", analyse l'élu écologiste d'opposition maralpin Jean-Christophe Picard.
De son côté, dans les colonnes de Nice-Matin, Eric Ciotti, déplore une "énième manœuvre politicienne pour sanctionner les élus et les maires qui ne suivent pas aveuglément les dérives et les outrances d’un pouvoir personnel".
Jusqu'à présent, les maires des 51 communes de Nice métropole sont associés aux prises de décision dans le cadre d'une charte. Le conseil des maires permet à chaque édile d'avoir son mot à dire.