"Je devais être là": Mohamed Amghar, victime du Stade de France, explique son choix de témoigner au procès du 13-Novembre
Mohamed Amghar se trouvait à la billetterie du Stade de France, le 13 novembre 2015, lorsque l'un des kamikazes a déclenché sa ceinture d'explosifs sous ses yeux.
Travaillant alors comme agent de sécurité pour la structure sportive, l'homme fait partie des victimes du Stade de France qui ont pris la parole mardi lors du procès du 13-Novembre, qui s'est ouvert le 8 septembre pour environ neuf mois.
"Je pensais que c'était un pétard"
Cette soirée noire, Mohamed Amghar n'en a oublié aucun détail, comme il le raconte à BFMTV.
"J'entends une première explosion, à peu près à 70 mètres - 75 mètres, je voyais les gens courir vers moi, je ne comprenais pas, je pensais que c'était un pétard", témoigne l'ex-agent de sécurité.
"Le temps que je mette les barrières sur le côté, un deuxième kamikaze se fait exploser. J'ai retiré mes blousons, c'est là que j'ai vu que j'étais vraiment blessé", explique celui qui dit ensuite avoir "traversé la rue" et "fait une prière".
"Je devais être là"
Après son témoignage à la barre devant la cour d'assises spéciale, Mohamed Amghar se déclare soulagé:
"Je devais être là aujourd'hui, il y avait quelque chose en moi, que je devais délivrer. C'est comme si je lisais un livre, à un moment donné, je suis arrivé à une page, je me suis arrêté et cette page-là, il fallait que je la tourne", confie-t-il à notre antenne.
Plus tôt à la barre, l'agent de sécurité a expliqué que "tout (son) flanc gauche a été détruit" par les déflagrations. Un récit traumatique qu'il a dû brièvement interrompre en raison de l'émotion qui l'a assaillie devant le tribunal.
130 personnes ont été tuées le soir du 13-Novembre lors des attentats commis par les terroristes de l'État islamique. Une personne est morte devant le Stade de France à Saint-Denis, 39 sur les terrasses parisiennes attaquées et 90 au Bataclan.
Au total, environ 2200 personnes se sont constituées partie civile dans le cadre de ce procès hors norme. Vingt accusés sont jugés, dont Salah Abdeslam, seul membre encore en vie des funestes commandos.