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"Je repasse le bac", épisode 8: le soulagement après le grand oral

La journaliste de BFMTV qui repasse le bac a, elle aussi, expérimenté le grand oral, l'une des nouveautés de la réforme du lycée. C'était sa dernière épreuve.

C'est fini. Et c'est le soulagement. Terminé les fiches à relire, les soirées à réviser et les week-ends à réciter. La vie va pouvoir reprendre son cours. Je viens de passer ma dernière épreuve du baccalauréat, moi qui ai décidé de repasser le bac dix-huit ans après l'avoir décroché une première fois. Après l'oral de français ce mercredi matin, c'était le grand oral dans l'après-midi.

Le coup de pouce des notes

C'est la pièce maîtresse et l'une des grandes nouveautés de la réforme du bac. Une épreuve de vingt minutes dont un exposé de cinq minutes, debout, face à un jury de deux professeurs. Une épreuve qui se prépare en amont. Les lycéens doivent en effet préalablement travailler deux questions, au choix, mais liées aux enseignements de spécialité qu'ils ont choisis. Et c'est le jury qui décide in fine, le jour J, de la question que le ou la candidate devra traiter.

Des aménagements ont été accordés du fait du contexte sanitaire et de l'année scolaire perturbée par la Covid-19. Alors qu'il était prévu que les élèves ne puissent pas conserver leurs notes préparatoires (les candidats ont droit à vingt minutes de préparation avant l'épreuve), ils peuvent finalement les garder durant leur exposé oral. Un vrai plus.

J'avais donc préparé deux sujets croisant mes deux spécialités (histoire-géographie, géopolitique et sciences politiques ainsi que humanités, littérature et philosophie): les mémoires conflictuelles de la guerre d'Algérie et Mars, la nouvelle frontière. Le jury (un professeur de la spécialité histoire et un autre d'histoire des arts) a tranché et choisi la guerre d'Algérie.

Cinq minutes, pas une de plus

Pour ma part, la difficulté était de ne pas dépasser le temps imparti: cinq minutes, pas une de plus. J'ai donc passé deux jours à me chronométrer, refaire, réduire et encore raccourcir mon exposé pour tenter de le faire tenir en cinq minutes. Mais il a fallu élaguer. À moins de parler très très très vite, impossible de tout dire. Après avoir passé l'épreuve, c'est le conseil que je peux peut-être me permettre de donner aux candidats: n'essayez pas de tout dire, c'est peine perdue. D'autant que le jury se réserve dix minutes supplémentaires, après votre exposé, pour un temps d'échanges sur le sujet. Pas inintéressant donc de se garder quelques billes sous le bras. La clé: entraînez-vous.

Juste avant l'épreuve, durant le temps de préparation, l'idéal est de remettre au clair son exposé - avoir son plan sous les yeux est une béquille bien utile quand le stress fait parfois perdre le fil de sa pensée. De mon côté, j'ai détaillé mon plan en m'imposant de ne dire que ce qui était écrit afin de ne pas déborder. Et ça a marché. J'ai tenu cinq minutes, pas plus, et le jury ne m'a pas coupée (contrairement à l'oral de français: l'examinatrice m'a dit au bout de sept minutes qu'il ne m'en restait plus qu'une alors que je n'étais pas encore arrivée au bout de mon explication de texte, il a donc fallu conclure en catastrophe).

Ne vous attendez pas à ce que le jury vous donne votre note ou vous dise du bien de votre exposé: c'est un temps de réflexion autour de votre sujet, pas une correction.

Des points à gagner

Évidemment, c'est une épreuve qui peut être angoissante, d'autant plus si c'est la première fois que l'on passe un oral (l'oral de français pour les élèves de première a été annulé l'année dernière en raison de la pandémie). Mais j'ai l'impression que les professeurs font preuve de bienveillance, d'autant plus que cette épreuve est tout aussi nouvelle pour eux. Les candidats peuvent par ailleurs donner un document au jury, réalisé durant le temps de préparation, bien que ce ne soit pas obligatoire. Une frise chronologique par exemple ou le plan de l'exposé qui peut notamment permettre aux professeurs de relancer l'élève en cas de trou noir.

Enfin, dans la dernière partie de l'épreuve, cinq minutes sont réservées pour évoquer l'orientation du candidat dans le supérieur ou son projet professionnel. Il y a là une carte à jouer: en ayant réfléchi à votre projet d'études, à vos souhaits d'avenir et en ayant préparé à l'avance quelques éléments, cela peut vous faire gagner quelques points.

De mon côté, je n'envisage pas de reprendre mes études (repasser le bac une seconde fois m'aura suffi) ni de changer d'orientation professionnelle: j'ai donc expliqué avec transparence que repasser le bac s'inscrivait dans une démarche journalistique et faisait l'objet d'une série d'articles et de vidéos pour le site de BFMTV. Le grand oral compte coefficient 10 en voie générale, 14 en voie technologique. Alea jacta est. Résultats le 6 juillet.

Pour lire les précédents épisodes de la série, c'est ici. Le premier: "j'ai décidé de repasser le bac, 18 ans après l'avoir eu". Le second: "comment concilier reprise d'études et vie professionnelle". L'épisode 3: "comment se préparer au grand oral". Le quatrième épisode: "l'oral et l'écrit de français". L'épisode 5: "comment j'ai découvert que j'avais beaucoup trop bossé". Le sixième: "à quelques jours de l'épreuve, l'angoisse de la philo". L'épisode 7: "comment j'ai survécu à la philo". Et le dernier: l'heure du verdict.

https://twitter.com/chussonnois Céline Hussonnois-Alaya Journaliste BFMTV