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Police-Justice

"Je revis": Khadija, victime de violences conjugales, "soulagée" après l'expulsion de son ex-compagnon

Ancienne femme battue, Khadija confie à BFMTV son soulagement samedi 17 février, après l'annonce de l'expulsion le jour même de son ancien compagnon tout juste sorti de prison.

La fin du cauchemar. Khadija, ancienne victime de violences conjugales, se dit "soulagée" samedi 17 février sur le plateau de BFMTV, après avoir appris l'expulsion le jour même de son ancien conjoint, violent avec elle, à sa sortie de prison.

"Je revis, je suis soulagée. J'ai quand même un peu peur parce que je ne sais pas s'il peut revenir en France", assure-t-elle à notre micro.

Le ministre de la Justice Éric Dupond-Moretti a annoncé samedi soir sur X (anciennement Twitter) l'expulsion de cet homme. "Conformément à la décision du juge, l’homme condamné pour violences sur Khadija a été expulsé ce jour du territoire national", écrit-il.

"J'ai vécu la torture"

Surnommée "Khadija la combattante", la trentenaire a subi pendant des années des violences de la part de son ancien compagnon, présent en France en situation irrégulière.

"J'ai subi énormément d'atrocités. J'ai subi des viols, des coups de genoux, une oreille arrachée, des côtes cassées", raconte-t-elle avec émotion.

"J'ai vécu la torture, la séquestration, jusqu'à ce qu'il décide de me suspendre par-dessus un pont", se souvient-elle.

L'homme est condamné une première fois en 2016 à un an de prison pour avoir tenté de défigurer Khadija avec une lame de rasoir, puis une seconde fois en 2020.

"En sursis" avant la sortie de prison de son ex

Khadija confie avoir été inquiète à l'approche de la sortie de prison de son ancien compagnon. "J'étais en sursis", assure-t-elle.

Elle assure avoir craint "que cette fois-ci il (la) tue pour de bon".

"Je tiens à remercier M. Darmanin et M. Éric Dupond-Moretti d'avoir été la bouée de sauvetage", dit-elle, après la décision de l'expulsion de l'individu, ressortissant marocain.

Suivie par près de 18.000 personnes sur Instagram

Pour se faire entendre, Khadija avait lancé une page Instagram où elle se surnomme "la combattante". Elle est actuellement suivie par près de 18.000 personnes.

Elle est parvenue à médiatiser progressivement sa situation, grâce à ses actions et sa présence sur les réseaux sociaux.

Le groupe parlementaire de La France insoumise a notamment publié jeudi un communiqué pour interpeller le gouvernement sur la situation de Khadija, "en danger de mort" après les menaces de son ex-compagnon, et appelant à "agir".

Pas convoquée au procès de son ancien conjoint

"Il y a beaucoup de dysfonctionnements", déplore-t-elle aujourd'hui.

"Je me retrouve à subir toutes les failles du système (...), à faire des rassemblements sur le parvis des droits de l'Homme pour interpeller M. Darmanin, à faire des actions coups de poing", explique-t-elle, estimant avoir été victime d'erreurs de la part de la justice.

"J'ai porté plainte en 2017 contre mon ex-compagnon et on a oublié de me convoquer à mon propre procès d'assises", dénonce-t-elle ainsi, son avocate, Me Pauline Rongier, à ses côtés, précisant que la convocation a été envoyée à la mauvaise adresse.

Khadija apprend finalement que le procès de son ancien compagnon est en cours via les réseaux sociaux.

Mobilisée contre les violences faites aux femmes

Aujourd'hui, la trentenaire demande des "garanties" pour être sûr de ne plus être sous la menace de son ancien conjoint.

"J'ai besoin de rencontrer M. Darmanin et M. Dupond-Moretti pour savoir ce que sera la suite", confie-t-elle.

"Je veux juste vivre", clame-t-elle.

Mobilisée contre les violences sexistes et sexuelles, Khadija aide les autres femmes en difficulté qui la contactent via son compte Instagram. Elle les accompagne notamment au commissariat et les aider à déposer plainte.

Juliette Desmonceaux