Jeune tué par une policière à Cherbourg: plusieurs centaines de personnes aux obsèques de Sulivan
Entre 200 et 300 personnes ont assisté ce mercredi 19 juin à Cherbourg-Octeville aux obsèques de Sulivan, un jeune homme de 19 ans, tué par une policière il y a dix jours alors qu'il tentait d'échapper à pied à un contrôle routier, a constaté une photographe de l'AFP.
Jeunes et moins jeunes se pressaient pour assister à la cérémonie qui s'est déroulée en l'église Saint-Pierre-et-Saint-Paul d'Octeville où une proche portait une photo du jeune homme souriant.
Sulivan a reçu un tir mortel dans la poitrine dans la nuit du 9 au 10 juin alors qu'il tentait d'échapper à pied au contrôle routier du véhicule volé dans lequel il circulait en tant que passager. La policière qui a tiré a été mise en examen le 11 juin pour homicide volontaire. Elle a été placée sous contrôle judiciaire "strict" et n'a donc pas été incarcérée.
La ville de Cherbourg encore sous le choc
Trois jours après sa mort, quelque 600 personnes, selon la préfecture, avaient défilé dans les rues de Cherbourg lors d'une marche blanche en hommage au jeune homme.
Des bouquets de fleurs étaient encore présents ce mercredi à l'endroit où a été tuée la victime. De nombreux tags étaient également visibles dans son quartier. "Sulli, on t'aime" ou "Susu, repose en paix", pouvait-on lire notamment.
Dans la nuit de samedi 15 à dimanche 16 juin, des violences ont éclaté dans la ville. Des voitures et des poubelles, ainsi qu'une agence France Travail, ont été incendiées. À la suite de ces violences, deux personnes, sans antécédent judiciaire, ont été interpellées, a indiqué le procureur de la République de Cherbourg, Pierre-Yves Marot.
À l'issue de sa garde à vue, un homme a été "placé en détention provisoire" en vue d'une comparution immédiate jeudi "pour y être jugé des chefs de destruction par moyen dangereux et violence aggravée", a précisé mercredi le procureur à la presse.
L'autre personne, un mineur, "interpellé en possession (de feux) d'artifices", a été placé "sous contrôle judiciaire dans la perspective de son jugement début juillet des chefs de port d'artifices, mise en danger de la vie d'autrui et embuscade", a ajouté le magistrat.