L'application du programme de la gauche serait "fatale" à l'économie française selon Patrick Martin
La mise en oeuvre du programme du Nouveau Front populaire (NFP), arrivé dimanche en tête du second tour des élections législatives sans décrocher la majorité absolue, serait "fatale" à l'économie française, s'est alarmé mardi le président du Medef Patrick Martin. "On a l'impression que le débat politique s'est affranchi des réalités économiques, beaucoup de responsables ne parlant que d'augmentations de dépenses et d'impôts", juge le dirigeant de la première organisation patronale française dans une interview publiée sur le site du journal Les Échos. "Or, la réalité nous rattrape toujours", met-il aussitôt en garde.
Pour Patrick Martin, le programme de l'alliance de gauche, qui espère être chargée par le président Emmanuel Macron de former un gouvernement, "est le programme de La France insoumise. Sa mise en oeuvre serait fatale pour l'économie française et précipiterait notre déclin", assure-t-il au lendemain d'un communiqué du Medef qui avançait que les propositions du NFP pourraient plonger le pays dans une crise économique "profonde et durable". Dans Les Échos, le patron du Medef appelle les responsables politiques à "sortir des postures et des provocations vis-à-vis des acteurs économiques".
Le rétablissement de l'ISF, un risque pour les entrepreneurs et patrons de PME et ETI
Alors que le NFP veut abroger la récente réforme des retraites qui a repoussé à 64 ans l'âge légal de départ, "l'annulation de cette réforme serait un signal terrible à l'égard des marchés financiers, mais surtout pour la pérennité de notre système par répartition", martèle Patrick Martin. Ce dernier n'est guère plus enthousiasmé par la suspension par le Premier ministre sortant Gabriel Attal de la réforme de l'assurance chômage et critique aussi la volonté de l'alliance de gauche de rétablir un impôt sur la fortune (ISF).
"Le Nouveau Front populaire a chiffré le rendement de ce nouvel impôt à 15 milliards d'euros par an, alors que l'ISF dans son ancienne version en rapportait 5 milliards", attaque-t-il.
S'il était rétabli, l'ISF promu par la gauche "toucherait essentiellement des personnes qui ont des fortunes mobilières, par nature plus mobiles. Certaines partiraient. La facture retomberait alors sur les entrepreneurs, patrons de PME et d'ETI", anticipe Patrick Martin. "L'argent qui sortirait des entreprises pour payer cet ISF ne serait plus disponible pour investir, en particulier pour se décarboner. C'est dangereux", conclut-il.