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"L'opportunité d'envoyer un message": la fille du président du Cameroun s'exprime après son coming-out

Brenda Biya, fille du président camerounais, a pris la parole dans les colonnes du Parisien après un coming-out qui a fait grand bruit dans son pays, où l'homosexualité est condamnée.

"Je suis folle de toi et je veux que le monde le sache". En publiant sur son compte Instagram une photo d'elle embrassant sa compagne, Brenda Biya, la fille du président camerounais Paul Biya, a suscité de vives réactions dans ce pays où l'homosexualité est criminalisée.

Dix jours après son coming-out, la jeune femme de 27 ans s'est confiée au Parisien ce mardi 9 juillet. Depuis Genève où elle réside, elle se dit "soulagée". "J'ai reçu beaucoup de soutien de la part d’organisations camerounaises et occidentales (...) Mais j'ai aussi reçu des réactions négatives, homophobes", explique-t-elle.

La fille de Paul Biya, président depuis 1982, raconte que ses parents l'ont appelé pour qu'elle "supprime la publication" (elle n'est à ce jour plus visible sur son compte Instagram). "Depuis, c'est silence radio", poursuit-elle.

"Envoyer un message fort"

Dans les colonnes du quotidien, Brenda Biya développe les raisons qui l'ont poussée à dévoiler son couple. "Il y a plein de gens dans la même situation que moi, qui souffrent à cause de ce qu'ils sont. Si je peux leur donner de l'espoir, les aider à se sentir moins seuls, si je peux envoyer de l'amour, j'en suis ravie. Parler, c'est l’opportunité d'envoyer un message encore plus fort", affirme-t-elle.

Évoquant sa jeunesse, elle explique avoir eu son "premier crush pour une fille" à l'âge de 16 ans. Une situation qui l'a mis mal à l'aise: "j’ai cru que j'allais devoir le cacher toute ma vie à ma famille et au monde".

Avec sa publication, Brenda Biya espère faire évoluer la société camerounaise et changer la loi. Un article du code pénal camerounais punit en effet les relations sexuelles entre personnes de même sexe d’une peine pouvant aller jusqu’à cinq ans de prison. "Cette loi existait avant que mon père soit au pouvoir. Je la trouve injuste et j'ai l’espoir que mon histoire la fasse changer".

François Blanchard