La femme la plus riche d'Australie demande le retrait d'une caricature la représentant, le portrait devient viral
On appelle cela l'effet Streisand. Le nom donné au phénomène qui se produit lorsqu'une tentative de censure ou de dissimulation d'une information la rend encore plus virale.
C'est ce qui est arrivé à la milliardaire australienne Gina Rinehart, en voulant faire retirer d'une exposition à la National Gallery of Australia, une caricature qui la représente. Le musée, situé à Canberra accueille depuis mars et jusqu'en juillet une exposition du célèbre artiste aborigène Vincent Namatjira "Australia in colour".
De nombreux portraits, dont celui de la reine Elisabeth II, de Jimi Hendrix ou de l'artiste lui-même. Mais au nombre de ceux-ci figure le portrait de Gina Rinehart qui fait tant parler. Et c'est peu dire que le portrait lui a déplu. Selon le Guardian Australia, le site web australien du journal elle a demandé le retrait de son portrait. Le musée a refusé d'obtempérer, mais a répondu dans un communiqué que le dialogue autour des œuvres était encouragé.
"Nous présentons des œuvres d'art au public australien afin de l'inciter à explorer l'art, à en faire l'expérience et à en apprendre davantage à son sujet.", complète-t-il.
La milliardaire fait partie des "amis du musée", ayant fait des dons estimés entre 4.999 et 9.999 dollars à l'institution culturelle. Elle a déjà usé de ses dons pour manifester son mécontentement. En 2023, elle avait ainsi retiré un sponsoring équivalent à 15 millions de dollars à netball Australia, l'instance dirigeante du netball en Australie, sport collectif proche du basket, lorsqu'une joueuse avait refusé de porter un maillot floqué de l'entreprise de la milliardaire, Hancock Prospecting. La joueuse avait dénoncé les propos tenus en 1984 par le père de la milliardaire qui invitait à une stérilisation des Australiens indigènes.
Hancock Prospecting est le nom de l'entreprise minière de la femme d'affaires, exploitant notamment du minerai de fer. L'entreprise annonce sur son site internet s'engager auprès des communautés indigènes, faisant état d'investissements significatifs dans la santé, l'éducation, les arts, la culture, à hauteur de 300 millions de redevances.
L'artiste a réagi à la demande de la milliardaire, dans un communiqué: "Je peins le monde tel que je le vois", a écrit Vincent Namatjira. "Les gens ne sont pas obligés d’aimer mes peintures, mais j’espère qu’ils prendront le temps de regarder et de se demander: 'Pourquoi ce type aborigène a-t-il peint ces personnages puissants? Qu'est-ce qu'il essaie de dire?'"