BFM Business
Auto

La fin des moteurs thermiques en 2035 dans l'UE définitivement validée

Une Porsche 911 GT3 en Allemagne en 2017

Une Porsche 911 GT3 en Allemagne en 2017 - TOBIAS SCHWARZ / AFP

Les 27 Etats membres de l'UE ont définitivement approuvé ce mardi la fin des moteurs thermiques dans les voitures neuves à partir de 2035. Cette mesure est un point central du plan climat des 27.

C’est un long feuilleton qui s’achève ce mardi 28 mars. Les 27 ont définitivement entériné le texte qui contraindra les automobiles neuves à ne plus émettre de CO2 à partir du milieu de la prochaine décennie, interdisant de fait les véhicules essence, diesel, et hybrides, au profit du 100% électrique. Ce texte s'inscrit dans l'objectif européen de neutralité carbone en 2050.

Compromis trouvé ce week-end avec les Allemands

Ce vote historique clôt plusieurs semaines de tensions entre les Etats-membres, après que l’Allemagne a fait volte-face, demandant à renégocier le texte pour obtenir de la Commission l’autorisation des carburants de synthèse. Berlin avait stupéfié ses partenaires début mars en bloquant le règlement, alors que celui-ci avait déjà été approuvé mi-février par les eurodéputés réunis en plénière, après un feu vert des Etats-membres, dont l'Allemagne.

Cette technologie des e-fuels, controversée et encore en développement, consisterait à produire du carburant à partir de CO2 issu des activités industrielles. Défendue par des constructeurs haut de gamme allemands et italiens, elle permettrait de prolonger l'utilisation de moteurs thermiques après 2035. Une solution qui concernera surtout les modèles sportifs et haut de gamme. Elle est constestée par de nombreuses associations environnementales qui n’y voit pas une solution pérenne.

Un acte délégué pour le carburant de synthèse

Même si le ministre allemand des Transports Volker Wissing s’est réjoui que les véhicules équipés d'un moteur à combustion puissent être immatriculés après 2035 s'ils utilisent exclusivement des carburants neutres en termes d'émissions de CO2, les carburants de synthèse ne font pas pour autant partie du texte voté ce mardi.

L’autorisation d’immatriculer ces véhicules à moteurs thermiques utilisant les e-fuels sera inscrite dans ce qu'on appelle un acte délégué, soit une proposition séparée qui sera soumise au vote du parlement dans quelques mois. Ce qui laisse une issue incertaine à ce vote. Certains députés européens, vent debout contre ce qu'ils considèrent être une capitulation de Bruxelles, ont déjà fait savoir qu'ils feraient barrage.

En France, on se félicite d'être sorti de l'impasse, avec une date butoir de 2035 inchangée, mais on critique vivement la méthode allemande. Il faut faire attention, explique-t-on au cabinet d'Agnès Pannier Runacher, à ne pas fragiliser les institutions européennes en rouvrant des textes fermés: cela envoie un très mauvais signal alors que d'autres lois emblématiques pour le climat, comme la réforme du marché de l'électricité par exemple, sont en train d'être négociées à Bruxelles.

Pauline Ducamp, Justine Vassogne avec AFP