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Palestine

La France octroie une aide budgétaire d'urgence de huit millions d'euros à l'Autorité palestinienne

Le président de la République Emmanuel Macron et le président de l'Autorité palestinienne Mahmoud Abbas le 24 octobre 2023 en Cisjordanie. (Photo d'archive)

Le président de la République Emmanuel Macron et le président de l'Autorité palestinienne Mahmoud Abbas le 24 octobre 2023 en Cisjordanie. (Photo d'archive) - BFMTV

L'Autorité palestinienne n'a pas été en mesure de verser les salaires de ses fonctionnaires ni en temps voulu ni dans leur intégralité depuis le début de la guerre à Gaza.

La France a annoncé ce jeudi 13 juin l'octroi d'une aide budgétaire d'urgence sous forme d'un don de huit millions d'euros à l'Autorité palestinienne, en proie à une crise financière qui inquiète les chancelleries occidentales.

"Alors que l'ensemble des Palestiniens (est) touché par la crise, cet appui budgétaire contribuera au paiement des salaires de l'Autorité palestinienne, notamment du ministère de la Santé", indique un communiqué du consulat général de France à Jérusalem.

Depuis des mois, la situation financière de l'Autorité palestinienne (AP) ne cesse de se détériorer, notamment en raison des restrictions israéliennes imposées sur les transferts des recettes fiscales collectées par Israël et devant lui revenir en vertus d'accord signés dans la foulée des accords de paix d'Oslo (1993), aujourd'hui moribonds.

"Pas besoin d'avoir une crise en Cisjordanie aussi"

L'AP, qui exerce des pouvoirs limités sur une partie de la Cisjordanie occupée (après avoir été chassée de la bande de Gaza par le Hamas en 2007) n'a pas été en mesure de verser les salaires de ses fonctionnaires ni en temps voulu ni dans leur intégralité depuis le début de la guerre à Gaza déclenchée par l'attaque du mouvement islamiste palestinien contre Israël le 7 octobre.

Selon le communiqué du consulat français, Paris entend soutenir l'AP "à hauteur de 16 millions d'euros" en 2024.

Sur X, le consulat évoque un "soutien français à l'AP et à l'établissement d'un Etat palestinien à même d'exercer ses responsabilités (...) y compris à Gaza".

La survie de l'Autorité siégeant à Ramallah inquiète les chancelleries après plus de huit mois de guerre dans la bande de Gaza.

"Eviter l'effondrement financier de l'Autorité palestinienne, aujourd'hui c'est la priorité absolue", indique un diplomate à Jérusalem.

"Il y a déjà assez de chaos avec Gaza, pas besoin d'avoir une crise en Cisjordanie aussi, et l'AP est l'option privilégiée pour la bande de Gaza" après la guerre, ajoute-t-il.

Dix millions de livres versées par le Royaume-Uni

Mardi, le Royaume-Uni a annoncé reprendre son soutien financier à l'Autorité palestinienne avec dix millions de livres (environ 11,8 millions d'euros) pour les "services de base et le paiement des salaires".

"Une Autorité palestinienne forte et efficace est essentielle pour une paix durable", affirmait Londres dans un communiqué.

Le même jour, le Département d'État américain annonçait que les Etats-Unis fourniraient 404 millions de dollars (environ 375,8 millions d'euros) supplémentaires d'aide humanitaire "pour soutenir les civils palestiniens" mais pas via une aide directe à l'Autorité palestinienne.

Dès le 31 mai, l'Union européenne avait, elle, versé 25 millions d'euros à l'AP pour participer au versement des salaires des "fonctionnaires palestiniens de Cisjordanie (...) avant l'Aïd al-Adha", la fête musulmane rappelant le sacrifice d'Abraham, célébrée dimanche.

V.G. avec AFP