Le fonds britannique Greybull reprend le groupe sidérurgique Ascometal
Le fonds britannique Greybull Capital, dernier candidat en lice, va reprendre le groupe sidérurgique Ascometal, en redressement judiciaire, qui évite ainsi la liquidation, a-t-on appris lundi auprès de la chambre commerciale du tribunal judiciaire de Strasbourg.
La reprise porte sur l'ensemble des sites d'Ascometal, à savoir son aciérie d'Hagondange (Moselle) et ses trois sites d'usinage et de parachèvement, à Custines (Meurthe-et-Moselle), Saint-Étienne (dans le quartier du Marais) et Leffrinckoucke (Nord). Elle cpncerne l'ensemble des salariés à l'exception de 23 des 79 postes de la holding Ascometal France qui regroupe les fonctions support à Hagondange, soit environ 760 postes. La cession sera effective au plus tard le 20 juillet.
"Je salue le délibéré rendu en faveur de la solution Greybull pour lequel nous avons travaillé d'arrache-pied et qui est permis notamment grâce au soutien de l'Etat", s'est réjoui le ministre sortant de l'Industrie Roland Lescure, dans une déclaration transmise. "Comme nous nous y étions engagés, nous avons cherché des solutions et les avons trouvées. Longue vie à Ascometal et tous ses salariés !", a-t-il conclu.
"C'est un sacré soulagement, ce n'est pas passé loin. C'était l'ultime solution pour éviter la liquidation, alors que les autres repreneurs potentiels, Venete, Europlasma, s'étaient défilés", a déclaré Xavier Le Coq, délégué national de la CFE-CGE sidérurgie.
"Maintenant il y a des investissements à faire, il faut notamment redémarrer le laminoir aux Dunes (Leffrinckoucke, ndlr). Les salariés, les syndicats, tout le monde va être prudent et vigilant. Il faut que l'argent arrive pour faire les investissements promis", a-t-il ajouté.
Un prêt étatique de 45 millions d'euros dès cette année
Cette offre a été permise par un accompagnement financier de l'Etat qui prendra la forme dès 2024 d'un prêt de 45 millions d'euros pour "favoriser une croissance solide et pérenne de l'entreprise dans le respect du régime des aides d'Etat", a précisé le ministère. S'y ajoutera en 2025 "un soutien public de 40 millions (...) dans une forme qui restera à définir" (garantie des projets stratégiques où prêt), a-t-on ajouté de même source.
"Le soutien de Greybull va permettre à Ascometal d'assurer la relance de ses activités, notamment dans les aciers pour l'automobile, et de se diversifier dans la production d'acier à destination des marchés de la mécanique, de l'énergie et de la défense", a annoncé l'entreprise dans un communiqué.
Le projet de Greybull prévoit d'investir dans une "voie lingot" à Hagondange, destinée à produire des lingots pour la fabrication d'obus, et de rouvrir le laminoir à Dunkerque (usine des Dunes) qui avait été fermé en 2019. Le devenir de l'aciérie de Fos-sur-Mer (Bouches-du-Rhône - 330 salariés) avait été tranché par le tribunal le 31 mai: elle doit être reprise par l'industriel italien Marcegaglia.