Le fret maritime menacé par le variant Omicron?
Depuis la crise sanitaire, le fret maritime a connu une croissance fulgurante. En 2021, les armateurs ont enregistré 150 milliards de dollars de recettes, selon le cabinet Drewery, soit plus qu'au cours de la dernière décennie. Mais le variant Omicron menace le début de l'année 2022.
La Chine, qui applique une politique de "zéro Covid", n'hésite pas à confiner des villes entières dès l'apparition des premiers cas. Ces derniers mois, les autorités chinoises ont ainsi fermé temporairement leur plus grand port, celui de Ningbo, non loin de Shanghai. Il a d'ailleurs a encore été affecté ces derniers jours, entraînant des dysfonctionnements.
Or, c'est en ce moment que se préparent les stocks de printemps. Pour éviter les perturbations, les grands distributeurs font tout pour recevoir coûte que coûte. Surtout que beaucoup anticipent le nouvel an chinois de février, une période où la Chine tourne traditionnellement au ralenti.
Une tension favorable aux armateurs
Résultat, le SCFI, l'indice phare qui permet de mesurer les prix des conteneurs sur les principales routes reste à un niveau record, à 4956 dollars le 24 décembre. En comparaison, l'index était à moins de 1000 dollars fin 2019.
"On a une conjonction extrêmement positive pour les armateurs, c'est-à-dire de la demande très forte et des prix très élevés, ce qui entraîne une rentabilité record permettant d'effacer une décennie plutôt sombre", se félicite Paul Tourret, Directeur de l’Institut Supérieur d’Économie Maritime (ISEMAR), invité de Good Morning Business ce jeudi.
"On peut être inquiet pour les activités portuaires. Mais pour les armateurs, ce n'est pas forcément une situation défavorable puisque c'est la précipitation des acteurs qui craignent la fermeture des ports ou des usines qui crée ce marché extrêmement favorable", commente Paul Tourret sur notre antenne.