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Police-Justice

Le leader kanak Christian Tein, incarcéré à Mulhouse, affirme être "un prisonnier politique"

Christian Tein, leader de la Cellule de coordination des actions de terrain (CCAT), assiste à la première assemblée générale de l'organisation qui se tient à la tribu d'Azareu à Bourail, en Nouvelle-Calédonie, le 14 juin 2024

Christian Tein, leader de la Cellule de coordination des actions de terrain (CCAT), assiste à la première assemblée générale de l'organisation qui se tient à la tribu d'Azareu à Bourail, en Nouvelle-Calédonie, le 14 juin 2024 - Delphine MAYEUR © 2019 AFP

Christian Tein, le leader kanak de la Cellule de coordination des actions de terrain (CCAT) en Nouvelle-Calédonie, a déclaré ce lundi 1er juillet être "un prisonnier politique", lors d'une visite de deux sénateurs à Mulhouse, où il est incarcéré.

Le leader kanak de la Cellule de coordination des actions de terrain (CCAT) en Nouvelle-Calédonie, Christian Tein, incarcéré à Mulhouse (Haut-Rhin), a déclaré ce lundi 1er juillet être "un prisonnier politique", lors d'une visite de deux sénateurs, à laquelle un correspondant de l'Agence France-Presse (AFP) a assisté.

"Je suis un prisonnier politique et le premier extradé de la sorte avec mes camarades", a-t-il déclaré, tout en évoquant ses conditions de détention. La discussion, encadrée, ne pouvait pas porter sur l'enquête en cours.

Lors de cette entrevue avec les parlementaires, le leader kanak a évoqué ses conditions de détention à Mulhouse, ses activités, tout en ajoutant: "À un moment, il faudra que l'on se remette autour d'une table pour reprendre les discussions. Il en va de la survie de la Nouvelle-Calédonie."

Il a notamment expliqué avoir été éprouvé par le long voyage en avion, menotté. "C'était difficile. Je commence à trouver mes repères" à Mulhouse, a-t-il poursuivi.

1.520 personnes interpellées

Christian Tein a été mis en examen notamment pour complicité de tentative de meurtre et association de malfaiteurs en vue de la préparation d'un crime, après plus d'un mois de violences contre une réforme électorale accusée par les indépendantistes de marginaliser la population autochtone kanak. Lui s'est toujours défendu d'avoir appelé à la violence.

Depuis le début des troubles en Nouvelle-Calédonie liés à la réforme constitutionnelle sur le dégel du corps électoral critiquée par les indépendantistes kanak, 1.520 personnes ont été interpellées, selon le dernier point de situation des services de l'Etat dans l'archipel, publié vendredi.

Onze militants indépendantistes ont été interpellés le 19 juin. Parmi eux, neuf ont été placés en détention provisoire, dont sept dans diverses prisons de l'Hexagone. Les violences, les plus graves survenues dans l'archipel depuis les années 1980, ont fait neuf morts, selon le dernier bilan des autorités, et des dégâts matériels considérables (incendies, destructions, pillages...).

Samedi, près de 200 militants du Mouvement kanak en France (MKF) s'étaient rassemblées à Mulhouse en soutien à M. Tein et aux autres indépendantistes incarcérés en métropole.

C.Bo. avec AFP