Le nombre de logements vacants augmente deux fois plus vite que le nombre total de logements
Le nombre de logements vacants s'envole en France. C'est le constat qui ressort de la dernière note de l'Insee sur les logements en France hors Mayotte. En 2023, le nombre de logements vacants atteint 3,1 millions, soit 8,2 % du parc total de logements en France. Petite précision importante, la vacance d'un logement est de deux natures. "La vacance dite frictionnelle correspond à la période durant laquelle un bien reste en vente ou disponible à la location. Bien que sa durée puisse être variable, elle est par nature temporaire et nécessaire au fonctionnement du marché immobilier. La vacance structurelle, souvent plus longue, reflète généralement des difficultés dont les facteurs peuvent être multiples : déprise démographique, inadéquation entre l’offre et la demande (problème de localisation, nature et taille des logements, proximité des aménités), ancienneté voire insalubrité éventuelle du logement, statut de propriété, litiges entre locataires et propriétaires, problèmes de succession, …", précise l'Insee. Dans sa note, cette dernière parle ainsi des deux vacances.
Le nombre de logements vacants a augmenté de près de 1,2 million, soit une progression de 60% depuis 1990. Mais elle n'a pas été régulière. Ainsi, entre 1990 et 1999, le nombre de logements vacants a augmenté de 6 %, soit 0,7 % en moyenne par an, avant de diminuer jusqu’en 2005 pour repasser sous la barre des 2 millions. Entre 2005 et 2017, il a augmenté fortement, de 47,3 %, soit 3,3 % par an en moyenne. À partir de 2017, cette hausse s’atténue nettement : 0,8 % par an en moyenne entre 2017 et 2023.
Taux de vacances plus prononcé dans certains départements
Dans le même temps, le nombre total de logements a augmenté de 1,1 % en moyenne par an entre 1999 et 2023, pour atteindre 37,8 millions de logements. La part des logements vacants dans l’ensemble des logements a diminué jusqu’en 2005, avant de rebondir nettement ensuite, le nombre de logements vacants progressant 2,3 fois plus vite que le nombre total de logements jusqu’en 2023.
Le taux de vacances n'est évidement pas uniforme dans toute la France. Tous les départements sont concernés par la forte augmentation du taux, sauf la Corse et l'Hérault, mais elle est plus marquée dans les départements pour lesquels le taux était déjà élevé. "Les départements ruraux de France métropolitaine situés le long de la diagonale des faibles densités, parfois dénommée « diagonale du vide », ainsi que l’Orne, sont particulièrement touchés par la vacance en 2020 et l’étaient déjà en 2009", note l'Insee. Ainsi dans neuf départements de France, le taux de vacance des logements augmente de plus de 2,5 points entre 2009 et 2020 et atteint ou dépasse 11 % : la Creuse, la Nièvre, les Ardennes, le Cher, l’Yonne, l’Indre, la Meuse, l’Orne et les Vosges.
À l’inverse, la vacance des logements est moins forte dans les départements alpins et ceux situés le long de l’Atlantique et en Île-de-France (hors Paris), ainsi qu'en Ille-et-Vilaine et dans le Var. La population a augmenté dans ces départements au cours de la période 2009-2020. Et bien évidement, la vacance des logements est plus faible dans les grandes aires d’attraction des villes.