Le Pentagone "pas vraiment" préoccupé par le futur bombardier furtif chinois H-20

La Chine travaille le suspense autour du Xi'an H-20, un bombardier furtif en préparation depuis plusieurs années. Cet appareil, présenté en 2018 comme le challenger du B-21 Raider américain, doit être au cœur de l'arsenal aérien de Pékin qui essaime les informations concernant ses performances et sa capacité de combat.

Cet aéronef est présenté comme l'arme aérienne du futur. C'est le dernier élément de la nouvelle génération d'avions militaires chinois qui comprend déjà un chasseur furtif J-20, un transporteur géant Y-20 et un hélicoptère utilitaire de transport moyen Z-20. Le H20 est un bombardier furtif capable d'atteindre une distance de croisière de plus de 8500 km. Il peut être équipé de quatre missiles hypersoniques de type Dongfeng DF-17.

La compétition avec le B-21 américain

Apparemment, ces caractéristiques n'impressionnent "pas vraiment" le Pentagone, selon des propos rapportés par le média spécialisé Breaking Défense Daily. Selon un responsable américain du renseignement, l'armée américaine n'est pas à la hauteur du B-21 Raider, le bombardier de 6e génération qui intègre les technologies de furtivité LO (low observable) en cours de déploiement.

"Ils en parlent pour afficher leur puissance militaire. Mais cela ne signifie pas qu'ils disposeront des capacités ou les quantités dont ils auraient besoin", a déclaré le responsable du renseignement du Department of Defence (DoD).

En effet, ce programme a été dévoilé dès 2018 à travers une stratégie de communication visant à en parler, sans rien dire du tout. A l'époque, le H-20 devait démarrer ses essais. Aucun résultat n'a été annoncé. En mars dernier, lors d'un entretien au quotidien Hong Kong Commercial Daily, le commandant adjoint de l'armée de l'air de l'Armée populaire de libération a annoncé que le bombardier doit être dévoilé incessamment sous peu.

Premières livraisons en 2030

Peu avant cette annonce, l'US Air Force annonçait le démarrage des essais de son B-21 Raider construits par Northrop Grumman Aeronautics Systems. Cette séance a été réalisée à Palmdale, en Californie devant un public restreint et les résultats n'ont pas été communiqués. Ce qui n'empêche pas les Américains d'en faire la promotion en vantant de performances inédites, comme le font les Chinois.

"Le B-21 est l'avion militaire le plus avancé jamais construit et est le produit d'une innovation pionnière et d'une excellence technologique", déclarait Doug Young, vice-président de Northrop Grumman, lors du lancement des tests.

Son nom, Raider, est un hommage au raid de Doolittle qui a été le premier bombardement par un B-25 en 1942 sur le Japon après l'attaque de Pearl Arbor. Tout un symbole. Le Pentagone aurait déjà passé commande d'une centaine de B-21. Les premières livraisons sont prévues en 2030. Il remplacera à ce moment les bombardiers Boeing B-52 Stratofortress et les Rockwell B-1 Lancer.

Ce bombardier pourrait même être piloté sans équipage à bord. Toutefois, l'USAF n'a encore "pris aucune décision pour voler sans équipage", a précisé une porte-parole de l'USAF.

https://twitter.com/PascalSamama Pascal Samama Journaliste BFM Éco