Le prix de vente moyen des commerces bat tous les records en France
On aurait pu penser que les entrepreneurs seraient échaudés par les crises successives: Covid, inflation… Au contraire: les ventes et les prix des commerces s'envolent. Selon le cabinet Altares, 31.717 fonds de commerce ont changé de mains l'an dernier. C'est 14,3% de plus sur un an et un plus haut depuis plus de cinq ans. 90% des transactions concernent les très petites entreprises.
Et il ne s'agit pas de commerces fragiles, qui auraient été bradés, puisque les montants eux aussi battent des records. Le prix de vente moyen dépasse aujourd'hui 215.000 euros, du jamais vu.
Restaurants, salon de coiffure et buralistes dans le top des ventes
Les petites et moyennes villes concentrent à elles seules plus de la moitié des transactions et sont aujourd’hui de plus en plus attractives face aux grandes villes. Les ventes de commerce ont par exemple progressé de 4% sur un an dans les villes moyennes de moins de 100.000 habitants et de 3% dans celles de 5000 à 20.000 habitants. Les communes rurales et les petits villages sont en revanche en perte de vitesse.
En ce qui concerne les secteurs, c'est la restauration qui attire le plus. Elle représente à elle seule un quart des ventes. Il faut dire que, comme le souligne Altares, "dans cette activité en particulier, il est bien plus rentable de racheter des fonds déjà équipés plutôt que d'installer un restaurant à partir de rien".
Les salons de coiffure et les bureaux de tabac s'en sortent également très bien avec des transactions en hausse respectivement de 18% et 17%.
À l'inverse, les boulangeries et les boucheries séduisent de moins en moins. Même si ces commerces restent dans le top 10 des ventes, le nombre de transactions est en baisse sur un an.
Une vraie dynamique et pas un simple effet de rattrapage
Enfin, en ce qui concerne les montants, ce sont les pharmacies qui arrivent largement en tête, avec un prix de vente moyen qui dépasse aujourd'hui 1,2 millions d'euros. Suivent les supermarchés, à un peu plus de 500.000 euros, et les hôtels, à un peu plus de 430.000 euros en moyenne.
Selon Thierry Millon, le directeur des études d'Altares, cette envolée des transactions des prix n'est pas liée uniquement à un effet de rattrapage après le trou d'air pendant la crise Covid. D'autres facteurs sont en jeu: la forte reprise de l’activité, la qualité des fonds de commerce ou encore une mesure fiscale mise en place l'an dernier, afin de favoriser la reprise des entreprises de moins de 50 salariés. Le dispositif court jusqu'en 2025 et cette dynamique pourrait donc se poursuivre.
Une bonne nouvelle pour l'économie car, comme le souligne Thierry Millon, "94% des créations d'entreprise par transmission ou reprise sont toujours vivantes 3 ans après. C'est quasiment 20% de plus que pour les créations d'entreprises classiques".