Législatives 2024: comment les partis se positionnent sur les cryptomonnaies
Et si les personnalités politiques prenaient enfin les sujets de cryptomonnaies au sérieux? Les Françaises et les Français sont invités à retourner aux urnes, ces dimanches 30 juin et 7 juillet, à l'occasion des élections législatives anticipées provoquées par le président de la République après sa décision de dissoudre l’Assemblée nationale le 9 juin dernier. Après une campagne législative express, les partis politiques ont dû rapidement sortir un programme électoral pour formuler leurs propositions pour la France. Et le moins que l’on puisse dire, c'est que le sujet des cryptomonnaies n’est pas (vraiment) à l’ordre du jour.
Plus d'encadrement pour le Nouveau Front populaire
Du côté du Nouveau Front populaire (NFP), les cryptomonnaies sont vues comme "des outils de spéculation à encadrer fortement", "qui ne favorisent pas l’émancipation et qui profitent aux riches". Comme pour les marchés financiers, les partis de gauche veulent davantage les réguler et les imposer. Contacté par BFM Crypto, Éric Coquerel, député LFI sortant et candidat à sa réélection dans la première circonscription de Seine-Saint-Denis, indique que le "sujet n’est pas sur la table actuellement" mais que lui et ses alliés politiques seraient "pour davantage de régulation comme pour les marchés boursiers". Il termine en indiquant "qu’il n’est pas certain pour le moment d’aller plus loin dans la régulation".
Également contacté, Boris Vallaud, député socialiste sortant de la 3e circonscription des Landes et ex-président du groupe des députés socialistes et apparentés à l’Assemblée nationale confirme que ce n’est pas la priorité actuellement et qu’ils "ne sont pas entrés dans ce degré de détails". Même son de cloche du côté des Républicains qui expliquent que la préoccupation "n’est pas tellement là".
Renforcer la lutte contre le financement d'activités criminelles pour les Écologistes
Toujours au Nouveau Front populaire, les Écologistes emmenés par Marie Toussaint, tout juste élue députée européenne, souhaitent "passer une nouvelle étape dans la réglementation des cryptomonnaies afin de renforcer les contrôles nationaux et européens de l’activité de prestataires de services sur actifs numériques" (PSAN). Ils veulent également "renforcer la lutte contre le financement d’activités criminelles via les crypto-actifs".
Mêmes règles que dans la finance pour le RN?
Du côté du RN, les cryptomonnaies ne sont pas du tout mentionnées dans le programme du parti politique. Interrogé par BFM Crypto, Jean-Philippe Tanguy, député sortant RN de la Somme et candidat à sa réélection aux élections législatives, explique "qu’il n’y a pas d’arbitrage pour le moment à ce sujet" et "qu’il n’y a pas d’urgence". Lors de la campagne présidentielle de 2022, Marine Le Pen expliquait dans son programme que "les cryptoactifs devaient être placés sous le régime commun des marchés financiers". Selon les déclarations du parti politique, il faudrait cependant encadrer et réguler davantage les cryptomonnaies.
Vers une démocratisation du secteur pour Renaissance?
Enfin, dans le parti présidentiel, ce sujet n’est pas explicitement énoncé mais la volonté est plutôt de démocratiser ce secteur. Le député sortant de Paris-Saclay et candidat aux élections législatives dans la 5e circonscription de l’Essonne Renaissance, Paul Midy, avait affirmé en commission lundi 25 septembre, alors qu'il était rapporteur général du projet de loi pour sécuriser Internet, vouloir "soutenir l’innovation" dans les "nouvelles technologies de la blockchain ou de NFT" et que "la France devait être souveraine sur les nouvelles technologies basées sur la blockchain, comme les NFT".
Une candidate pro-Bitcoin aux élections législatives
Mais une candidature retient l’attention des sympathisants cryptos: celle d’Aurore Galves Orjol. Aurore Galves Orjol, candidate dans la 8e circonscription de l’Isère pour les élections législatives de 2024, qui se présente sans étiquette et sans parti, a un projet: "mettre en lumière Bitcoin".
"L’idée est de présenter une candidature pour parler du bitcoin car les détenteurs de cette cryptomonnaie demandent de la considération", déclare Aurore Galves Orjol à BFM Crypto. "Plutôt que de voter blanc, votez Bitcoin", poursuit-elle.
Avec cette candidature, cette entrepreneuse et professeure en écoles de commerce à Lyon, souhaiterait "essayer d’intégrer le bitcoin dans la vie et de bien encadrer ce secteur". Elle aimerait "créer une solution optimale en France en tirant les meilleures choses de la société", et pour elle, le bitcoin en fait partie.
Selon une consultation sur le compte X de BFM Crypto datant du 21 juin, dans le but de savoir si les internautes suivant l'actualité du secteur voteront aux élections législatives en fonction des propositions fiscales sur les cryptos, 58,7% ont indiqué que "non pas du tout", 21,7% ont indiqué "oui un peu" et 19,6% ont indiqué "oui beaucoup". (sur 143 votes).
Selon la dernière étude de l’Adan, réalisée en partenariat avec KPMG et l’institut de sondage Ipsos et publiée en mars 2024, 12% des Français (de 18 ans et plus, NDLR) possédaient des crypto-actifs (cryptomonnaies, NFT ou stablecoins) début 2024.