Législatives: Bayrou estime que "ce ne sont pas les partis qui feront la majorité, c'est le président"
Depuis les résultats du second tour des élections législatives et la division de l'Assemblée nationale en trois blocs, dont le Nouveau Front populaire arrivé en tête, se pose la question de qui va gouverner le pays. Pour le président du Modem et proche d'Emmanuel Macron, il faut "revenir aux institutions".
"Il n'y a pas eu de vainqueur dans cette élection, il y a eu la mise de côté de l'hypothèse du RN majoritaire", affirme sur BFMTV-RMC ce mercredi 10 juillet François Bayrou. "Ce ne sont pas les partis qui feront la majorité, c'est le président de la République, dans ses fonctions, qui décide quelle est la personnalité qui peut rassembler le plus largement en tenant compte des nuances de l'Assemblée nationale", explique-t-il, citant la déclaration du général de Gaulle lors de son discours de Bayeux en 1946.
Le président choisit "une personnalité"
François Bayrou estime que "pour que les choses soient clarifiées, ça ne se fera pas par des accords de partis". "C'est impossible car chacun va mettre des lignes rouges et faire une liste d'exigences qui ne pourront pas être satisfaites", détaille-t-il.
Et il estime que c'est une bonne chose. "On a vu dans des républiques précédentes à quel point c'était pénalisant pour le pays et à quel point on était toujours au bord de la rupture", souligne François Bayrou.
Pour lui, l'esprit de la Constitution veut que ce soit le président qui choisisse un Premier ministre, "une personnalité", "en fonction de l'équilibre qu'il souhaite". "C'est ensuite le Premier ministre qui fait des propositions au président avec les personnalités qu'il pressent et qui représentent des nuances de l'Assemblée nationale mais aussi des compétences", affirme François Bayrou.
"Et après c'est le jeu normal: on propose des textes et l'Assemblée nationale les vote ou ne les vote pas", conclut-il.
"Pas de vainqueur" clair
François Bayrou regrette que des gens "pensent toujours à refaire les anciens clivages, c'est-à-dire qu'on puisse faire un gouvernement de la moitié du pays contre l'autre moitié".
"C'est exactement le contraire de ce que cette élection a dit", martèle-t-il, estimant que ce scrutin répondait à une unique question: "est-ce que nous citoyens français sommes prêts à donner une majorité absolue à l'extrême droite?".
"Faire croire que les électeurs ont choisi un camp contre l'autre c'est évidemment absurde", ajoute le président du Modem, qui lance à la gauche et au Nouveau Front populaire: "Vous n'avez pas obtenu le suffrage des Français sur votre étiquette ou sur votre programme mais parce que vous vous êtes, comme les autres, présentés comme ceux qui pouvaient faire barrage".
"Il n'y a pas eu de vainqueur dans cette élection, il y a eu la mise de côté de l'hypothèse du RN majoritaire", conclut-il.