Législatives: Emmanuel Macron peut-il refuser la démission de Gabriel Attal après l'annonce des résultats?
Une démission, mais à partir de quand? Moins de deux heures après l'annonce des résultats des élections législatives et la victoire du Nouveau Front populaire, Gabriel Attal a annoncé qu'il présentera ce lundi 8 juillet sa démission au président de la République Emmanuel Macron.
"Ce soir, la formation politique que j'ai représentée dans cette campagne (...) ne dispose pas d'une majorité. Ainsi, fidèle à la tradition républicaine et conformément à mes principes, je remettrai demain matin ma démission au président de la République", a-t-il déclaré sur le perron de Matignon.
Mais Emmanuel Macron peut-il refuser sa démission? Oui, si on lit l'article 8 de la Constitution, où sont précisées les conditions pour nommer un Premier ministre. "Le président de la République nomme le Premier ministre. Il met fin à ses fonctions sur la présentation par celui-ci de la démission du Gouvernement", y est-il écrit.
D'ailleurs, Emmanuel Macron a déjà refusé la démission d'un Premier ministre au lendemain d'un scrutin. En juin 2022, deux jours après les élections législatives, le président de la République n'avait pas validé la démission d'Elisabeth Borne et lui avait demandé de rester à Matignon.
Macron "attendra la structuration de la nouvelle Assemblée nationale"
Même si aucun accord n'avait été trouvé avec Les Républicains, Elisabeth Borne était restée plus d'un an et demi à Matignon et avait réussi, malgré une majorité relative, à faire passer la réforme des retraites grâce à l'article 49.3 de la Constitution.
La situation est différente pour Gabriel Attal: la coalition présidentielle n'est pas arrivé en tête du second tour et aura environ 160 députés, selon les estimations d'Elabe pour BFMTV.
Toutefois, celui qui a été réélu dans les Hauts-de-Seine pourrait rester à Matignon quelque temps. Alors que la France "se prépare à accueillir le monde dans quelques semaines" pour les Jeux olympiques, "j'assumerai bien évidemment mes fonctions aussi longtemps que le devoir l'exigera", a-t-il anticipé ce dimanche.
Emmanuel Macron pourrait aussi attendre la composition définitive de l'Assemblée nationale avant de se passer des services de Gabriel Attal. "Le président de la République prend actuellement connaissance des résultats de ces élections législatives au rythme des remontées, circonscription par circonscription", indique l'Elysée à BFMTV.
"Conformément à la tradition républicaine, il attendra la structuration de la nouvelle Assemblée nationale pour prendre les décisions nécessaires", explique la présidence.
Et d'ajouter: "Le président dans son rôle de garant de nos institutions veillera au respect du choix souverain des Français". L'entourage du chef de l'État a par ailleurs appelé à la "prudence" dans l'analyse des résultats. Selon lui, ils ne répondent pas à la question de "'qui pour gouverner'".