Élections législatives
Elections Législatives 2024

Législatives: pourquoi le RN, bien qu'arrivé troisième du scrutin, va percevoir une dotation record

Le bon score du Rassemblement national au premier tour des législatives et l'augmentation de son nombre de députés à l'issue du second tour va permettre au parti d'obtenir un financement public record.

Des résultats décevants qui vont pourtant renflouer les caisses. En arrivant en troisième position des élections législatives le 7 juillet, le Rassemblement national va considérablement augmenter sa dotation en aides publiques, conformément aux règles de financement de la vie politique.

Comme chaque parti ayant récolté au moins 1% des suffrages exprimés dans 50 circonscriptions, le RN va d'abord recevoir environ 1,60 euros par voix obtenue au premier tour. Avec 9.379.092 bulletins récoltés, soit le meilleur score du scrutin, le parti à la flamme va toucher environ 14 millions d'euros, indique-t-il à BFMTV. Cette somme inclut la "pénalité" pour non-respect de la parité, nous précise-t-on.

Plus de voix et plus de sièges qu'en 2022

Une seconde tranche de financement est versée aux partis en fonction du nombre de députés élus. Chaque parlementaire rapporte ainsi à son parti 37.119 euros par an. Le RN ayant envoyé à l'Assemblée nationale 126 députés (un chiffre qui ne comprend pas ses alliés pro-Ciotti), le parti va augmenter ses revenus par rapport à la précédente mandature où il ne comptait "que" 89 sièges.

Les 126 députés du Rassemblement national rapporteront plus de 4,5 millons d'euros par an, pour peu que tous fassent bien leur rattachement financier au parti. Au total, le parti indique qu'il percevra 18,8 millions d'euros, une somme conséquente qui sera virée à compter de l'été 2025.

Les législatives sont cruciales pour les partis, et une défaite peut-être synonyme de catastrophe financière. C'est ce qui s'était passé en 2017 avec le Parti socialiste: en perdant plus de 250 députés et plus de 6 millions de voix dans la foulée de la déroute de Benoît Hamon à la présidentielle, le PS avait perdu près de 19 millions d'euros annuels sur le mandat. Le parti à la rose avait dû à l'époque se séparer de nombreux collaborateurs et même déménager son siège.

François Blanchard