Législatives: SOS Racisme porte plainte contre le candidat RN Laurent Gnaedig pour "contestation de crime contre l'humanité"
SOS Racisme a annoncé ce jeudi 4 juillet le dépôt d'une plainte après le dérapage sur BFM Alsace d'un candidat RN selon lequel les propos de Jean-Marie Le Pen sur les chambres à gaz comme "point de détail de l'histoire" n'étaient "pas antisémites".
La plainte pour "contestation de crime contre l'humanité" va être déposée auprès du parquet de Paris, a précisé à l'AFP une porte-parole de l'association.
"SOS Racisme déposera plainte ce jour contre Laurent Gnaedig", candidat RN dans la 1ere circonscription du Haut-Rhin, où il est arrivé en tête au premier tour des législatives face à la candidate macroniste et ancienne ministre Brigitte Klinkert, a indiqué l'association dans un communiqué.
"Il n'est pas admissible que les candidats RN (...) puissent continuer à se jouer des lois de la République en se camouflant derrière la liberté du débat politique", estime SOS Racisme.
"Alors qu'approche le second tour des élections législatives, le vrai visage du RN s'affirme chaque jour un peu plus : celui d'un parti qui n'a rompu avec aucun de ses démons, de ses haines ou de ses éléments programmatiques", a déclaré Dominique Sopo, président de SOS Racisme, cité dans le communiqué.
Laurent Gnaedig a présenté "ses sincères excuses"
Sollicitée par l'AFP, la Ligue internationale contre le racisme et l'antisémitisme (Licra) du Bas-Rhin a également fait part de son intention de déposer plainte, selon sa présidente, Fabielle Angel, qui a jugé "inadmissibles" les propos du candidat RN.
"Je condamne bien entendu ces propos qui révèlent le vrai visage de l'extrême droite. La dédiabolisation de façade du parti de Marine Le Pen ne trompe pas", a déclaré de son côté Brigitte Klinkert dans un communiqué.
Professeur d'anglais de 54 ans, Laurent Gnaedig a déclaré lors d'un débat mercredi soir sur BFM Alsace que les propos de Jean-Marie Le Pen, prononcés en 1987 et réitérés par la suite, sur les chambres à gaz comme "point de détail de l'histoire" n'étaient "pas une remarque antisémite".
Ils ont pourtant valu à Jean-Marie Le Pen, 96 ans, fondateur du Front national, ancêtre du RN et figure historique de l'extrême droite française, d'être condamné en justice et exclu de son parti.
Laurent Gnaedig a ensuite présenté ses "sincères excuses". La direction du RN "m'a informé d'une convocation devant la commission nationale des conflits du mouvement. Je me plierai à sa décision et regrette ma déclaration", a-t-il ajouté.